Le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre a validé vendredi la reprise partielle du groupe aérien Caire, maison-mère des compagnies aériennes Air Antilles et Air Guyane, par la Cipim (holding du groupe Edéis) alliée à la collectivité de Saint-Martin.

La Cipim compte « pérenniser l’activité d’Air Antilles » en se concentrant sur les liaisons, depuis Pointe-à-Pitre, vers Fort-de-France, Saint-Martin Grand-Case et Saint-Barthélemy. Elle prévoit la « reprise immédiate » de quatre avions et « l’ajout d’un cinquième à court terme », selon un communiqué.

« Les Antillais doivent pouvoir bénéficier d’une offre de transport accessible et adaptée », a soutenu dans le communiqué Jean-Luc Schnoebelen, président d’Edéis. Louis Mussington, président de la collectivité de Saint-Martin, a « bon espoir » de trouver « un équilibre entre un modèle économique vertueux et une obligation de continuité territoriale et de lutte contra la vie chère ».

La reprise d’activité se fera en plusieurs temps. « Il y aura une reprise, le plus rapidement possible, par un sous-traitant d’Air Antilles ; il s’agira de Regourd Aviation, à travers sa marque Amelia, qui opère déjà dans l’Hexagone (notamment pour le compte d’Air France), d’ici deux à trois semaines. Ensuite, Air Antilles pourra revoler, avec ses propres avions, d’ici trois mois », a précisé à 1ère-franceinfo Jérôme Arnaud, directeur général adjoint d’Edéis. Les destinations internationales anciennement proposées par Caire ne sont pas, pour l’heure, dans le programme de vols. Mais, « si le marché le permet et si les opportunités sont présentes », ces dessertes seront peut-être accessibles, depuis les Antilles françaises, dans un second temps.

Si le tribunal de commerce n’a pas opté pour une liquidation pure et simple de Caire, l’offre de reprise retenue ne prévoit le maintien que de 120 salariés, sur les 296 existants au sein du groupe. La totalité des 78 emplois d’Air Guyane disparaissent.

En effet, la reprise de Caire par la Cipim ne concerne pas l’activité opérée sous le nom d’Air Guyane, notamment vers des zones isolées en Amazonie de ce territoire ultramarin. La fin d’Air Guyane « fait très mal », a commenté lors d’une conférence de presse Jean-Pierre Dellevi, secrétaire du syndicat UTG des personnels au sol. Felix Dada, le maire de Grand-Santi, commune guyanaise de près de 9 000 habitants située sur le fleuve Maroni et non reliée par la route à Cayenne, s’est pour sa part déclaré « très déçu » par cette annonce.

« L’impact de la décision du tribunal est énorme. Comment les gens vont-ils voyager ? D’autant que le fleuve est très bas en saison sèche et difficilement navigable en pirogue. Il nous faut une solution immédiate pour la nourriture, pour les médicaments », a-t-il déclaré à l’AFP.

La justice valide la reprise d'Air Antilles, mais acte la fin d'Air Guyane 1 Air Journal

©Air Antilles