La compagnie aérienne allemande Lufthansa et son rival italien ITA Airways proposeront d’autres solutions pour tenter d’obtenir l’approbation des autorités antitrust de l’UE pour le rapprochement entre les deux transporteurs, a déclaré jeudi le ministre italien de l’Economie.

Le transporteur allemand cherche à acquérir une participation de 41 % dans la société publique ITA Airways ( le successeur d’Alitalia) mais n’a pas encore réussi à convaincre les régulateurs européens d’autoriser l’offre. Plus tôt ce mois-ci, Lufthansa a soumis des propositions, mais celles-ci n’ont guère changé par rapport à un paquet précédent que la Commission avait rejeté comme insuffisant. « En temps voulu, les parties présenteront d’autres solutions pour répondre aux préoccupations soulevées par la Commission, y compris la question de certaines routes », a déclaré le ministre de l’Economie Giancarlo Giorgetti dans une note après sa rencontre avec la chef de la lutte antitrust de l’UE, Margrethe Vestager.

Il a ajouté qu’il était important que Bruxelles prenne une décision à temps afin « d’accorder un avenir positif à la compagnie aérienne italienne, à ses travailleurs et à ses clients ».

Le 23 janvier 2024, la Commission a ouvert une enquête approfondie pour déterminer si l’acquisition par Lufthansa d’une participation dans ITA pourrait restreindre la concurrence dans la fourniture de services de transport aérien de passagers à destination et en provenance d’Italie. Selon la Commission qui a mené une vaste enquête, l’accord pourrait restreindre la concurrence sur certains sur le marché des services de transport aérien de passagers à destination et en provenance d’Italie. La Commission craint également que les clients ne soient confrontés à une augmentation des prix ou à une diminution de la qualité des services après la transaction.

Les craintes de l’UE portent sur les points suivants :

  • Réduire la concurrence sur un certain nombre de liaisons court-courriers reliant l’Italie aux pays d’Europe centrale. Sur ces liaisons, Lufthansa et ITA sont ou seront en concurrence directe, principalement sur les vols directs, mais aussi sur les vols indirects. La concurrence sur ces liaisons semble limitée et vient principalement des compagnies à bas prix, comme Ryanair, qui opèrent dans de nombreux cas à partir d’aéroports plus éloignés.
  • Réduire la concurrence sur un certain nombre de liaisons long-courriers entre l’Italie et les États-Unis, le Canada et le Japon. Sur ces liaisons, ITA d’une part et Lufthansa et ses partenaires de coentreprise d’autre part sont en concurrence directe avec les compagnies directes ou vols indirects. La concurrence des autres compagnies aériennes semble insuffisante sur ces liaisons. Dans son évaluation, la Commission traite les activités d’ITA, de Lufthansa et de leurs partenaires de coentreprise comme celles d’une seule entité après la concentration.
  • Créer ou renforcer la position dominante d’ITA à l’aéroport de Milan-Linate, ce qui pourrait rendre plus difficile pour les concurrents la fourniture de services de transport aérien de passagers depuis et vers Milan-Linate.

Rappelons aussi que Lufthansa s’était dite prête à abandonner son ambition de racheter 41% d’ITA Airways pour 325 millions d’euros dans le cadre d’une augmentation de capital, si Bruxelles lui réclamait trop de concessions.

Fusion : Lufthansa et ITA Airways vont proposer d'autres mesures correctives pour obtenir le feu vert de l'UE 1 Air Journal

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