La destination Paris Île‑de‑France aborde la fin de l’année 2025 sur une dynamique globalement positive, malgré quelques signaux de ralentissement et des réservations de Noël jugées plus hésitantes que l’an passé. La fréquentation progresse par rapport à 2023 et reste légèrement au‑dessus de 2024, portée par la clientèle française et par plusieurs marchés internationaux en reprise.

Selon le baromètre de décembre 2025 de l’Office de tourisme Paris je t’aime , le Grand Paris enregistre une hausse de fréquentation touristique de +7,8 % par rapport à 2023 et de +1,1 % par rapport à 2024 sur le mois de novembre, malgré des jours fériés moins porteurs. Les 1er et 11 novembre affichent en effet un recul du nombre de touristes de ‑6,7 % par rapport à 2024, ce qui n’empêche pas le mois d’être qualifié de « globalement dynamique » par l’office de tourisme parisien.

« Le signal de fond reste positif, avec un retour du tourisme d’agrément et une bonne tenue de la clientèle affaires, même si les comportements de réservation restent très variables selon les marchés », souligne Paris je t’aime dans son baromètre mensuel. La reprise s’appuie notamment sur le tourisme national, en hausse de +10,1 % par rapport à 2023 et de +7,8 % par rapport à 2024, ainsi que sur la progression de marchés comme la Chine, le Canada, la Suisse, le Japon, l’Espagne ou encore l’Inde.

Noël et Nouvel An : contrastes dans les réservations
Pour les vacances de Noël, le baromètre de Paris je t’aime fait état d’une situation contrastée, avec une première partie des fêtes en retrait mais une fin d’année plus prometteuse. Sur la période du 23 au 30 décembre 2025, le taux d’occupation hôtelier recule de 5,4 points par rapport à 2024, tandis que les réservations affichent également un léger repli de 1,6 point d’une semaine sur l’autre.

En revanche, la période du 31 décembre au 4 janvier apparaît mieux orientée, avec un taux d’occupation prévu en hausse de 6,5 points en moyenne par rapport à l’an dernier, traduisant un regain d’attractivité pour le réveillon et le début d’année. Les meublés de tourisme suivent la même tendance : les réservations pour Noël sont en baisse de 13,5 % par rapport à 2024, mais restent largement supérieures à 2023 (+19,5 %), signe d’un marché toujours en recomposition après la crise sanitaire et les grands événements de 2024.

Les hôtels parisiens sortent le grand jeu pour les fêtes
Dans ce contexte de fréquentation contrastée, l’hôtellerie parisienne, notamment haut de gamme et palace, mise sur une montée en gamme de l’expérience pour attirer une clientèle à fort pouvoir d’achat en cette fin d’année. Selon une enquête publiée par Journal du Luxe, les grands établissements multiplient les offres spéciales : menus gastronomiques de Noël, animations pour les familles, décorations spectaculaires, suites thématisées et expériences « clé en main » autour des illuminations ou des croisières sur la Seine. Plusieurs hôtels de luxe parisiens ont ainsi conçu des séjours « Festive Season » combinant hébergement, accès à des événements privés, soins en spa et services personnalisés de conciergerie, afin de prolonger la durée moyenne de séjour.

Pour passer les fêtes de fin d’année dans le confort, Paris offre également une gamme intermédiaire de boutique‑hôtels, comme par exemple les établissements de charme du groupe KM Hotels Collection. Positionnés entre les grandes chaînes internationales standardisées et les petits hôtels bon marché, ces établissements à taille humaine visent une clientèle d’affaires en semaine et affichent de bons taux de remplissage le week‑end grâce au tourisme de loisirs. « L’objectif est de transformer le séjour de fin d’année en véritable expérience, en capitalisant sur l’image de Paris comme capitale mondiale de l’art de vivre », expliquent les professionnels de l’hôtellerie parisienne, qui misent autant sur la clientèle internationale que sur une clientèle française en quête de séjours d’exception à Noël et au Nouvel an.

Une géographie des clientèles en recomposition
Du côté des arrivées aériennes, Paris je t’aime souligne que les États‑Unis restent de loin le premier marché émetteur, avec 215 839 arrivées sur la période décembre 2025‑février 2026, en hausse de 1,6 % sur un an. Ils devancent l’Espagne (56 768 arrivées, +5,5 %), le Canada (56 731, +0,7 %) et le Brésil (51 122, +2,9 %), tandis que le Japon, l’Australie, Israël et le Mexique enregistrent des progressions notables, comprises entre +7,4 % et +8,8 %.

À l’inverse, certains marchés traditionnels marquent le pas, notamment l’Italie (‑10,4 %), la Corée du Sud (‑16,3 %) et le Portugal (‑21,2 %), une tendance déjà perceptible à l’approche des vacances. « Le profil des clientèles internationales évolue, avec une montée en puissance de certains marchés lointains à fort pouvoir d’achat et un léger repli de clientèle européenne de proximité », résume l’office de tourisme parisien.

Clientèles à fort pouvoir d’achat : États‑Unis, Chine et Émirats
Une étude récente de la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) Paris Île‑de‑France met en lumière le poids de certaines clientèles à fort pouvoir d’achat pour l’économie touristique francilienne, en particulier les visiteurs en provenance des États‑Unis, de Chine et des Émirats arabes unis. Ces touristes se distinguent par des dépenses élevées en hébergement haut de gamme, shopping, restauration gastronomique et loisirs culturels, contribuant de manière significative au chiffre d’affaires des hôtels, grands magasins et lieux de visite.

La CCI Paris Île‑de‑France souligne que les Américains restent l’une des clientèles les plus dépensières à Paris, notamment dans les segments luxe, mode et gastronomie, tandis que les visiteurs chinois et du Golfe affichent un panier moyen particulièrement élevé, tiré par les achats dans les enseignes de luxe et les séjours en palaces. « Ces clientèles représentent un enjeu stratégique pour la destination, car elles combinent forte propension à dépenser, séjours souvent longs et fidélité à la marque Paris », insiste l’étude, appelant à poursuivre les efforts d’accueil et de promotion ciblée.

Perspectives 2026 : entre grands événements et incertitudes
Entre décembre 2025 et février 2026, le Grand Paris totalise un peu plus d’un million d’arrivées aériennes enregistrées, en légère hausse de 0,7 % sur un an, confirmant une tendance à la stabilisation après les rebonds post‑crise et l’année olympique. Le début 2026 devrait être soutenu par plusieurs grands événements professionnels et sportifs, comme les salons Europain et Maison & Objet, le congrès de cardiologie au Palais des Congrès ou encore le match d’ouverture du Tournoi des Six Nations au Stade de France.

« Paris reste une destination de premier plan, mais la visibilité demeure limitée à moyen terme, avec des réservations aériennes en léger retrait pour janvier et une dépendance accrue à certaines clientèles lointaines », relève Paris je t’aime. Le mois de février apparaît toutefois mieux orienté, avec des arrivées aériennes déjà prévues en hausse de 4,1 %, portées par un Nouvel An chinois plus tardif, une Saint‑Valentin tombant un samedi et un agenda événementiel chargé.

Tourisme à Paris : un hiver 2025‑2026 entre fréquentation en hausse, clientèles haut de gamme et incertitudes  1 Air Journal

@Paris je t’aime