A Singapour, un passager a été condamné à 20 mois de prison pour avoir tenté de voler les bagages d’un autre voyageur en classe Affaires sur un vol de Singapore Airlines. Ce fait-divers s’inscrit dans un phénomène plus large de vols organisés en cabine, qui inquiète les compagnies aériennes et les autorités de la région.

Agé de 26 ans, Liu Ming avait embarqué sur un vol Singapore Airlines entre Dubaï et Singapour avec l’intention déclarée de cibler des passagers de classe Affaires et leurs objets de valeur. En pleine nuit, alors que les lumières de cabine étaient éteintes, il a pris le bagage d’un couple azerbaïdjanais dans le coffre à bagages au‑dessus de leur rangée, pour le ramener à son siège quelques rangs plus loin.

La valise contenait des montres et effets personnels dont la valeur dépassait les 100 000 dollars singapouriens (environ 66 000 euros), selon les éléments retenus par le tribunal. C’est la femme de la victime, réveillée par le mouvement, qui a remarqué l’homme manipulant leur bagage et a alerté le personnel de cabine ; le voleur a alors remis discrètement la valise à sa place, mais a été interpellé à l’arrivée à l’aéroport Changi de Singapour.

Poursuivi pour vol à bord d’un avion, Liu Ming a plaidé coupable d’un chef de vol et a été condamné à 20 mois de prison par un tribunal de Singapour le 23 décembre 2025. Le parquet a mis en avant le fait que le voyage de l’intéressé était financé par un réseau criminel, le vol ayant été préparé pour cibler des bagages de forte valeur, et demandé une peine lourde pour dissuader d’autres passages à l’acte. « La multiplication des vols à bord de la compagnie nationale porterait atteinte à sa réputation et à celle de l’industrie touristique singapourienne », a averti le procureur, appelant à un message clair envoyé aux auteurs potentiels. La loi singapourienne prévoit jusqu’à trois ans de prison et une forte amende pour ce type de délit.

D’autres vols en série sur des liaisons asiatiques
Cette affaire n’est pas isolée : les tribunaux de la région ont déjà jugé plusieurs dossiers de vols visant des passagers sur des compagnies comme Scoot, Singapore Airlines ou d’autres transporteurs asiatiques. En mai, un autre ressortissant chinois a ainsi été condamné à 10 mois de prison pour avoir dérobé un sac à dos dans le coffre à bagages d’un vol Scoot entre Kuala Lumpur et Singapour, dans lequel se trouvaient argent liquide et bijoux.

Les autorités évoquent de plus en plus souvent l’action de gangs structurés qui réservent des billets d’avion sur des routes très fréquentées, fouillent discrètement les coffres à bagages pendant que les passagers dorment et ne prennent qu’une partie des espèces ou des objets pour retarder la découverte du vol. « On voit des suspects qui travaillent en binôme, enchaînent les vols courts et changent de compagnie pour éviter d’être repérés », détaille un responsable de la police singapourienne, cité dans la presse locale.

Une recrudescence des larcins en cabine en Asie
Les chiffres compilés par les forces de l’ordre et les organisations professionnelles font état d’une nette hausse des vols en cabine sur les liaisons intra‑asiatiques depuis 2023. À Hong Kong, le nombre de plaintes liées à des vols en plein vol aurait ainsi bondi d’environ 75% en 2024, tandis que la police de Singapour, de Malaisie et du Vietnam signale également une augmentation des cas.

L’Association internationale du transport aérien (IATA) estime que nombre de ces vols sont « organisés » et pilotés par des groupes basés en Chine ou en Asie du Sud‑Est, qui ciblent les passagers transportant d’importantes sommes en liquide ou des objets de luxe. Face à cette tendance, les autorités recommandent de garder les objets de valeur sur soi plutôt que dans les coffres, de verrouiller les sacs et de signaler immédiatement tout comportement suspect autour des compartiments à bagages.

Singapour : 20 mois de prison pour un voleur en classe Affaires, symbole d’une recrudescence des larcins en cabine en Asie 1 Air Journal

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