Les tensions diplomatiques entre la Chine et le Japon se traduisent par une véritable onde de choc sur le tourisme nippon : motivés par les médias chinois aux ordres du Parti communiste chinois, des centaines de milliers de Chinois ont annulé leurs voyages au Japon, entraînant la suppression d’environ 40% des vols entre les deux pays en décembre 2025.
Depuis la mi‑novembre, Pékin a officiellement déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Japon après des déclarations de la Première ministre japonaise Sanae Takaichi sur Taïwan jugées inacceptables par la Chine. Selon elle, une attaque chinoise contre Taïwan – par exemple un blocus naval ou l’usage de la force – constituerait pour le Japon une « situation menaçant sa survie », pouvant justifier une réponse militaire. Dans la foulée, les autorités chinoises ont demandé aux compagnies aériennes chinoises de réduire leurs vols vers le Japon au moins jusqu’en mars 2026, transformant la tension diplomatique en boycott touristique de fait.
Selon les médias chinois et japonais, environ 500 000 billets d’avion au départ de la Chine continentale à destination du Japon ont été annulés en quelques jours, soit près d’un tiers des réservations en cours, après l’émission de l’alerte de voyage de Pékin. Les plates‑formes de réservation et tour-opérateurs japonais confirment des annulations massives de circuits de groupe et de séjours de fin d’année, en particulier sur les destinations les plus prisées des touristes chinois comme Tokyo, Osaka, Hokkaido et Okinawa.
Jusqu’à 40% de vols supprimés entre Chine et Japon
Sur le plan aérien, l’impact est immédiat : au moins 1 900 vols Chine–Japon prévus pour le seul mois de décembre 2025 ont été supprimés, soit environ 40% de la capacité initialement programmée. Près d’une quinzaine de compagnies aériennes chinoises, dont China Eastern, China Southern, Air China ou encore des transporteurs plus petits, ont fortement réduit leurs fréquences ou suspendu certaines lignes vers Osaka, Sapporo, Tokyo ou Fukuoka.
La Chine, qui avait déjà commencé à supprimer des vols sur 12 routes dès novembre, a étendu ces réductions à l’ensemble de la saison hivernale, laissant présager un trafic durablement déprimé sur ce corridor pourtant très populaire auprès des Chinois. Pour le Japon, les analystes évoquent un manque à gagner pouvant atteindre 1,2 milliard de dollars de recettes touristiques, rien que sur les effets combinés des annulations et des coupes de vols.
Avant ce retournement, les visiteurs chinois figuraient parmi les principaux moteurs du boom touristique japonais : ils ont représenté environ 23% des arrivées internationales au cours des sept premiers mois de 2025. En 2019, les voyageurs en provenance de Chine représentaient près de 30% des arrivées, et, en 2024, ils étaient encore plus de 7 millions, soit environ 20% des arrivées, un apport décisif pour l’activité des commerces.
Soulagement de certains touristes occidentaux et Japonais
Sur les réseaux sociaux, cette chute soudaine de la fréquentation chinoise suscite des réactions ambivalentes chez d’autres voyageurs et chez certains Japonais. Des touristes occidentaux racontent ainsi sur X ou Reddit avoir « redécouvert Kyoto sans marée de groupes » ou trouvé les rues de Shinjuku à Tokyo « plus respirables qu’avant », se réjouissant d’un Japon « un peu plus calme » et plus facile à visiter.
Certains commentaires, amplifiés par les réseaux sociaux, vont plus loin et se félicitent de voir « moins de Chinois malpolis » dans les sites touristiques, accusant une partie de ces visiteurs de « parler très fort », de « griller les files » ou de ne pas respecter les règles implicites de la vie publique japonaise, comme le silence dans les transports ou le tri des déchets. Des internautes japonais, notamment sur X et sur des forums locaux, estiment qu’« une accalmie ne fait pas de mal » et que « les villes ont besoin de souffler après des années de sur‑tourisme », tout en reconnaissant que ces propos peuvent virer à la stigmatisation.
La crise actuelle ravive aussi le débat sur le sur‑tourisme et la concentration des flux dans quelques quartiers emblématiques de Tokyo, Kyoto ou Osaka. « Moins de groupes venus de Chine n’efface pas les problèmes de fond : gestion des flux, respect des lieux, modèle économique des villes », observe un universitaire japonais, rappelant que « le défi n’est pas d’avoir moins de touristes mais de mieux les répartir et de mieux encadrer les comportements ».
Les autorités japonaises, elles, adoptent un ton plus mesuré, rappelant que la diversification des marchés émetteurs – Corée du Sud, Taïwan, États‑Unis, Europe – a déjà permis de battre des records de fréquentation malgré un retour seulement partiel des visiteurs chinois. Mais les professionnels du secteur, de Hokkaido à Okinawa, insistent sur le fait que l’équation économique reste fragile sans les gros volumes venus de Chine, notamment en basse saison.

@Kansai Airport
Novitchok a commenté :
28 décembre 2025 - 8 h 44 min
Encore une preuve du nationalisme hystérique chinois. La Chine ce sert principalement de son économie pour dominer le monde, y compris en instrumentalisant le tourisme de ses compatriotes dociles et soumis.
MoModeRabat a commenté :
28 décembre 2025 - 8 h 46 min
C’est dommage pour le Japon de devoir se passer de touristes au plus fort pouvoir d’achat au monde! Il n’est pas bon d’interférer dans des conflits qui ne nous concernent pas. Mon vol CAN/HND avec la CZ est pour l’instant maintenu.
surtourisme a commenté :
28 décembre 2025 - 10 h 06 min
de toutes façons le Japon , comme beaucoup d’autres pays , est victime du sur-tourisme , alors si les Chinois ne viennent pas c’est une bonne chose même si cela fait des retombée économiques en moins.