Un Airbus A321 de la low-cost hongroise Wizz Air, reliant Alicante à Rome, a été frappé mercredi soir par de violentes turbulences, provoquant des scènes de panique intense à bord. Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des passagers hurlant de peur, certains criant de détresse tandis que l’avion était secoué brutalement.

Selon les témoignages, le moment le plus critique s’est produit lors de la descente vers Rome, avec des secousses si fortes que plusieurs passagers ont eu l’impression que l’appareil pourrait se désintégrer ou basculer. Face à ces conditions atmosphériques extrêmes, le pilote a décidé d’interrompre l’atterrissage à l’aéroport Rome-Fiumicino pour dérouter l’appareil vers l’aéroport de Bologne, où l’atterrissage s’est déroulé sans incident.

Cette violente turbulence rappelle un épisode récent sur un vol de la low cost irlandaise Ryanair entre Berlin-Brandebourg et Milan-Malpensa, le 4 juin 2025. Le Boeing 737-800 a été contraint d’atterrir d’urgence à l’aéroport de Memmingen en Allemagne après avoir rencontré de sévères turbulences au-dessus du sud de l’Allemagne. Ces secousses ont causé neuf blessés à bord, dont huit passagers et un membre d’équipage. Trois personnes ont nécessité une hospitalisation tandis que les autres ont reçu des soins ambulatoires.

Ces incidents mettent en lumière les dangers parfois sous-estimés des turbulences aériennes. Leur augmentation est un phénomène de plus en plus documenté et préoccupant. Depuis plusieurs décennies, la fréquence et l’intensité des secousses, notamment au-dessus de zones comme l’Atlantique Nord, ont fortement augmenté. Selon une étude de l’université britannique de Reading, publiée en 2023, les turbulences modérées ont augmenté de 37% depuis 1979, et les turbulences les plus violentes ont bondi de 55%. Ce phénomène est largement attribué au réchauffement climatique, qui renforce les contrastes thermiques et intensifie les courants-jet, créant ainsi des cisaillements de vent plus fréquents et plus puissants. Ces changements météorologiques rendent les turbulences plus imprévisibles et plus fréquentes, affectant autant les vols long-courriers que les vols régionaux, selon les chercheurs de l’université de Reading.

Les spécialistes distinguent trois principaux types de turbulences qui affectent les vols. Les turbulences convectives sont liées aux phénomènes orageux et aux mouvements verticaux d’air, souvent visibles par la présence de nuages ou d’orages. Les turbulences orographiques surviennent au-dessus des reliefs montagneux, causées par le vent qui rencontre des obstacles terrestres et produit des oscillations. Enfin, les turbulences en air clair, les plus dangereuses et insidieuses, se produisent dans un ciel sans nuage, généralement à haute altitude dans les courants-jets. Ces dernières ne peuvent pas être détectées par les radars classiques et sont souvent à l’origine de secousses violentes soudaines, parfois responsables d’incidents sévères à bord des avions.