Face aux récentes violations de l’espace aérien de pays alliés européens (Danemark, Norvège, Allemagne, Belgique, Pologne, etc.) l’armée de l’Air et de l’Espace française a rappelé ses moyens de lutte anti-drones.
« Les menaces sur nos espaces aériens sont multiples et se situent dans toutes les couches de l’atmosphère : des plus basses avec les mini-drones jusqu’aux objets en très haute altitude, assure le général Poncet. Celles-ci sont de nature variée entre menaces militaires, menaces civiles, menaces terroristes », a souligné le général de brigade aérienne Olivier Poncet, chef d’état-major du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), lors d’un point de presse.
La lutte anti-drones, un enjeu central et interagences
La montée des drones transforme désormais les enjeux de la défense aérienne française. Les autorités appliquent aux drones les mêmes critères que pour tout aéronef : ils sont détectés, identifiés, classifiés puis, si nécessaire, neutralisés. Les drones de grande taille peuvent être interceptés par des avions de chasse sous la posture permanente de sûreté, tandis que les plus petits modèles – mini et micro-drones – sont gérés en priorité par les autorités civiles compétentes.
La diversité des lieux à sécuriser – allant des aéroports civils aux prisons, centrales énergétiques, sites industriels sensibles ou zones urbaines – exige une organisation adaptée. Lorsqu’un incident survient, l’armée de l’Air et de l’Espace, informée immédiatement, reste prête à intervenir au besoin pour mettre fin à une menace sur un site critique.
Pour mener cette lutte élargie, les moyens déployés sont multiples et complémentaires : les systèmes MILAD, PARADE et BASSALT, fondés sur la détection radar, l’optronique et la goniométrie, s’ajoutent au brouillage aéroporté par hélicoptère Fennec ou à la capture électronique, permettant parfois de détourner l’appareil suspect. Selon le niveau de danger, la neutralisation peut se faire par armes légères, artillerie, ou en dernier recours par des chasseurs armés de missiles. L’armée française expérimente également des armes à énergie dirigée, telles que le laser et les micro-ondes, déjà testées lors de grands événements récents.
Le dispositif a prouvé son efficacité pendant les Jeux olympiques de Paris : près de 400 drones ont été détectés et une centaine neutralisés, sans perturbation des compétitions. L’expérience confirme que la lutte anti-drones est devenue un enjeu permanent, mobilisant de façon concertée les différents ministères et partenaires alliés, et reposant sur des exercices réguliers pour tester les solutions innovantes.
Une adaptation continue face à l’innovation technologique
Face à l’évolution continue des menaces et à l’innovation rapide du secteur, la stratégie anti-drones doit sans cesse s’adapter : elle repose sur une intégration interministérielle, une coopération internationale et une capacité d’anticipation accrue. L’objectif annoncé : parvenir à une vision aérienne unifiée de l’activité des drones, en reliant tous les capteurs civils et militaires pour créer la Recognized UAV Picture (RUP). Ce défi implique également l’industrialisation rapide des nouvelles solutions, du laser à l’intelligence artificielle, afin de garantir une sécurité aérienne toujours plus efficace.

@Thales
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