Alors que plusieurs pays asiatiques, comme le Japon, connaissent un rebond spectaculaire de leurs arrivées de visiteurs internationaux, l’Inde poursuit une trajectoire plus mesurée mais ambitieuse. Malgré ses 1,4 milliard d’habitants et sa place parmi les cinq premières puissances économiques mondiales, le pays reste un acteur secondaire du tourisme mondial.

En 2024, il n’a accueilli qu’environ 9,9 millions de visiteurs étrangers, dont la moitié étaient des membres de la diaspora venus rendre visite à leurs proches. Entre janvier et août 2025, ce chiffre s’est élevé à 5,6 millions, un progrès notable mais encore loin des performances de la Thaïlande, qui avait déjà franchi les 21 millions de touristes sur la même période.

Un plan national pour booster le tourisme

Conscient de ce potentiel encore sous-exploité, le gouvernement indien a lancé en février 2025 un vaste programme visant à développer cinquante destinations touristiques emblématiques à travers le pays, en partenariat avec les États fédérés. L’objectif est clair : faire du tourisme un moteur de croissance et d’emplois, tout en s’inscrivant dans une logique de durabilité. La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, a annoncé des incitations fiscales et d’importants investissements dans les infrastructures, notamment dans les transports et l’hébergement écologique. Le sous-continent vise à doubler la contribution du secteur touristique au PIB, aujourd’hui estimée à environ 6 %, pour se rapprocher des niveaux observés en Thaïlande, où le tourisme pèse environ 12 %.

Spiritualité, bien-être et tourisme médical

Plutôt qu’une simple course aux chiffres, l’Inde mise sur un positionnement singulier : celui d’un tourisme centré sur la spiritualité, le bien-être et le patrimoine bouddhiste. Ses atouts culturels, religieux et naturels en font une destination privilégiée pour des séjours authentiques. En parallèle, le pays cherche à consolider sa place comme destination majeure du tourisme médical, misant sur la qualité de son réseau hospitalier privé et sur la notoriété mondiale de ses soins ayurvédiques. Pour accompagner cette stratégie, des mesures concrètes ont été adoptées, notamment l’extension du système d’e‑visa et des exemptions de visa dans certaines zones clés, comme le Kerala, haut lieu de l’écotourisme et des retraites de bien-être.

La France dans le top 10 des marchés émetteurs

La France figure aujourd’hui dans le top 10 des marchés émetteurs vers l’Inde. En 2024, environ 200 000 Français ont visité le pays. Parmi eux, Djamila, d’origine indienne, confie : « Il n’existe pas de parcours idéal pour visiter l’Inde. Chaque région a ses traditions, sa cuisine et son identité. Voyager en Inde, c’est faire plusieurs voyages en un seul. » Les amateurs de montagne se tournent vers la vallée de Parvati, dans l’Himachal Pradesh ; les passionnés de thé privilégient les plantations d’Assam ou de Darjeeling, tandis que les adeptes de yoga choisissent Dharamsala ou Mysore. Pour la vie urbaine, les grandes métropoles comme Delhi, Mumbai, Bengaluru ou Chennai séduisent par leur énergie effervescente. Enfin, les plages de Goa sont idéales pour des vacances balnéaires.

Vers un modèle de voyage durable et immersif

Au-delà des statistiques, l’Inde souhaite promouvoir une nouvelle philosophie du voyage. D’ici 2030, elle ambitionne d’imposer un modèle de tourisme durable, respectueux de l’environnement et porteur d’opportunités économiques locales. Le pays s’inscrit ainsi dans la tendance du « slow travel », ou « l’art de voyager lentement » : découvrir à son rythme, privilégier la rencontre et l’expérience plutôt que l’accumulation des sites. Plusieurs États, dont le Kerala, le Sikkim, l’Himachal Pradesh ou le Meghalaya, en sont déjà les pionniers à travers l’écotourisme et les séjours communautaires. Les visiteurs y vivent des expériences d’immersion au contact direct des habitants, entre temples anciens, forêts tropicales et montagnes himalayennes.

Le niveau de vie en Inde reste nettement inférieur à celui de l’Europe, ce qui en fait une destination avantageuse pour un touriste européen. Un repas complet dans un restaurant local coûte entre 3 et 6 €, tandis qu’un dîner dans un établissement de gamme moyenne revient rarement à plus de 15 €. Les trajets en taxi urbain varient entre 1 € et 4 € pour quelques kilomètres, et une nuit d’hôtel confortable se trouve dès 25 € dans la plupart des grandes villes. Seuls certains quartiers de Mumbai, Delhi ou Bengaluru affichent des tarifs comparables aux capitales européennes, surtout pour les hébergements haut de gamme.

Comment bien explorer un sous-continent

Avec sa diversité culturelle, géographique et spirituelle, l’Inde s’impose comme une destination d’une richesse incomparable. Mais sa taille et la complexité de ses transports terrestres rendent la planification d’un voyage souvent délicate. Pour profiter pleinement de son séjour, il est recommandé de s’adresser à un voyagiste spécialisé, capable d’organiser la logistique et de concevoir un itinéraire sur mesure.

En France, nombreux sont les voyagistes qui proposent des séjours proposent des circuits en Inde adaptés à différents profils de voyageurs, du séjour découverte aux itinéraires culturels et spirituels. Leurs offres intègrent des formules clé en main incluant vols, hébergements, transferts et visites guidées, facilitant ainsi l’organisation pour les touristes européens souhaitant explorer l’Inde sans souci logistique. Le voyagiste Maison de l’Inde, devenue depuis Les Maisons du Voyage, est un acteur historique de la destination. Installée à New Delhi depuis 40 ans, l’agence locale Inde-en-Liberté Bynativ se distingue en organisant des vacances sur place 100% personnalisées avec un personnel local francophone. Son statut de société de droit français garantit toutes les assurances financières nécessaires. Attention, les réceptifs locaux comme Inde-en-Liberté Bynativ ne vendent généralement pas de billets d’avion au départ d’Europe, le voyageur devra réserver lui-même son vol. Cependant, certains réceptifs proposent la réservation de vols intérieurs parfois difficiles à obtenir.

Les liaisons directes entre la France et l’Inde demeurent toutefois restreintes. Paris–Charles-de-Gaulle est actuellement relié à seulement trois aéroports indiens : New Delhi, Mumbai et Bengaluru. Air France propose des vols directs quotidiens, avec des billets d’avion aller-retour en classe Economique à partir de 600 €, tandis qu’Air India relie Paris et New Delhi dès 450 €. Des vols avec escale à Dubaï ou Abu Dhabi sont disponibles depuis Lyon et Marseille, avec des billets d’avion parfois vendus à 400 € pendant les périodes creuses.

Voyage en Inde : spiritualité, écotourisme et modernité à l'échelle d'un sous-continent 1 Air Journal

Delhi @Weena/DR