Les revenus annexes des compagnies aériennes ont augmenté de près de 50 % en 2009 (+46 %). Ceux-ci représentent désormais une part essentielle du chiffre d’affaires de tous les transporteurs aériens, qu’ils soient low cost comme Ryanair ou des compagnies traditionnelles comme United, Air Canada ou à un degré moindre Air France. La part des frais annexes représentent une part de plus en plus prépondérante dans les revenus des compagnies, selon les chiffres fournis par l’agence de consultation IdeaWorks Company. Les frais annexes, ce sont les services tarifés en-dehors du seul billet d’avion, tels que les sandwichs, les sodas, les couvertures, les oreillers, le choix de son emplacement dans l’avion, l’accès à internet, bien sûr l’enregistrement des bagages, les commissions sur les locations de voitures, de réservation d’hôtel... Les low cost Personne ne devrait s’étonner de constater que les low cost constituent leurs revenus en grande partie grâce à ces revenus auxiliaires, c’est même le principe même de leur raison d’exister. 30 % pour Allegiant (une low cost américaine), la première d’entre elles, 24 % pour sa consoeur Spirit Airlines (deuxième dans ce classement). Les low cost européennes Ryanair et easyJet arrivent 3è et 4ème mondial avec 22% et 19,5 % de revenus constitués grâce à ces services payants. Arrivent ensuite Tiger Airways (19,5 % aussi), Jet2.com (18 %), Aer Lingus, Alaska Airlines, Flybe et Air Asia. Bien sûr, cette part est beaucoup plus faible pour les compagnies traditionnelles (autour de 6 % en moyenne, mais presque 15 % pour l’Irlandaise Aer Lingus, première compagnie traditionnelle de ce classement) 11 milliards de revenus Au total, les compagnies américaines ont engrangé 11 milliards de revenus grâce à ces services payants. Les grandes compagnies régulières traditionnelles ont bien compris que cette source de revenus leur était, à elles aussi, indispensable. Deux compagnies américaines en ont fait leur point fort, United et American Airlines avec 1,5 milliard d’euros de revenus chacune, issus de ces frais annexes. Ryanair et easyJet arrivent aux 5ème et 6ème rangs (derrière Delta et Qantas) avec 660 000 € et 610 000 € chacune. Les plus fortes progressions entre 2008 et 2009 sont le fait d’easyJet (+50 %) alors que Ryanair garde une part quasi stable, de l’Australienne Qantas (+60%), TAM la Brésilienne (+ 100 %). La plus forte progression appartient à la compagnie à la fleur d’érable Air Canada qui rentre dans le Top Ten (8ème exactement) avec 534 000 €. Elle n’en faisait plus de trois fois moins l’année précédente. Bientôt le pipi payant ? Par temps de crise aérienne mondiale, ces prestations annexes ont représenté une bouée de sauvetage pour beaucoup de compagnies. Et la tendance continue. Ainsi, sur les quatre premiers mois de l’année 2010 aux Etats-Unis, et selon les chiffres du département américain des Transports, la progression est de 33 %. Les bagages représentent la part consistante de ces revenus. Delta Air Lines, en tête du classement en 2010 (selon le département américain), aurait engrangé 592 millions de dollars rien qu’avec les revenus issus de bagages. Il n’est pas étonnant par conséquent que des low cost, misent sur la facturation de bagages. En août 2010, Spirit Airlines, compagnie pionnière en la matière, facture désormais les bagages à main (30 dollars à l’avance et 45 $ à l’embarquement). Reste à inventer d’autres services payants. Pour cela, Ryanair ne manque pas d’imagination – il faut dire que cela lui permet aussi de se faire un coup de pub - la low cost avait lancé en février 2009 l’idée de toilettes payantes à bord de ses avions. Dans ce projet, le passager aux abois pouvait se soulager à bord, en insérant une pièce d’une livre (1,20 euro) glissée dans la fente de la porte des toilettes. Michael O’Leary, son bouillant président, avait alors justifié cette nouvelle prestation payante en déclarant : « Nous cherchons toujours des solutions pour rendre le voyage aérien moins onéreux. »