La bactérie e-coli a de la concurrence: pour la première fois depuis le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le Japon le 11 mars 2011 et en partie détruit la centrale nucléaire de Fukushima, des produits alimentaires radioactifs ont été interceptés vendredi à l'aéroport de Roissy - Charles de Gaulle, en l'occurrence des feuilles de thé vert. Un communiqué de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a révélé vendredi cette première interception sur le territoire français depuis la mise en place de contrôles. Le lot de 162 kilos de feuilles séchées de thé vert, en provenance de la préfecture de Shizuoka dans le centre du pays, contenait deux fois plus de césium qu'autorisé: les analyses en laboratoire ont montré une contamination au césium de 1038 becquerels/kilo, alors que la limite imposée par les autorités européennes est de 500 Bq/kg. La DGCCRF précise que le lot intercepté a été mis en quarantaine et sera détruit par une entreprise spécialisée. Elle ajoute qu'elle saisira la Commission Européenne afin d'ajouter Shizuoka à la liste des préfectures japonaises soumises à un contrôle systématique au départ du Japon, et qu'elle mettra en place en attendant ses propres contrôles sur tous les végétaux arrivant de Shizuoka. La préfecture en question, célèbre pour le Mont Fuji, borde la côte pacifique du Japon, 300 kilomètres au sud de Fukushima, et produit environ 45% du thé vert consommé dans le pays. En mai dernier, elle avait publié une étude montrant que la radioactivité du thé ne dépassait pas les limites autorisée (au maximum 379 Bq/kg dans le district d'Izu). Son aéroport n'offre que des vols intérieurs ou vers la Corée du Sud.