La Commission Européenne a renoncé à son projet de mettre aux enchères les nouveaux créneaux d’atterrissage et décollage (les fameux slots) dans les aéroports européens. Par contre, elle devrait proposer de durcir la réglementation sur leur attribution tout en permettant aux compagnies de les vendre. Bruxelles a finalement cédé devant la bronca des compagnies aériennes européennes, low cost, charters et arabes, ainsi que des Etats, en ne proposant pas la mise aux enchères des nouveaux slots aux ministres des Transports européens. Mais les Commissaires ne renoncent pas à chercher une solution à la saturation des aéroports européens. Cinq le sont déjà (Heathrow et Gatwick en Grande-Bretagne, Orly en France, Milan – Linate en Italie et Düsseldorf en Allemagne) et 19 le seront en 2030 (dont Roissy CDG, Rome, Francfort et Munich, Madrid, Vienne, Dublin et Amsterdam – Schiphol), malgré l’ouverture de nouvelles pistes. Bruxelles va donc demander de durcir le système d’attribution gratuite des slots. Pour conserver leurs créneaux horaires d'une saison à l'autre, les compagnies devront les utiliser à 85% pendant dix semaines consécutives, contre 80% sur cinq semaines actuellement. De plus, les compagnies aériennes pourront désormais vendre leurs créneaux horaires, comme en Angleterre. Ce système, contrairement à la mise aux enchères, permet aux transporteurs de contrôler l'opération et de décider avec qui ils traitent. Ces mesures devraient dégager un bénéfice économique évalué par la Commission à 5 milliards d'euros sur la période 2012-2025 et permettre de faire transiter 24 millions de passagers en plus chaque année par les aéroports européens.