Le parlement turc a adopté mercredi soir une loi interdisant la grève dans le transport aérien, provoquant une troisième journée d’arrêt de travail chez la compagnie aérienne Turkish Airlines. Si la loi votée le 30 mai 2012 est signée par le président Abdullah Gul, la grève deviendra illégale que ce soit dans les aéroports ou chez les transporteurs du pays. Réaction immédiate du syndicat de l’aviation Hava-Is à cette atteinte au droit de grève: le mouvement lancé mardi lancée pour protester contre la loi est désormais illimité, même si l’aéroport d’Istanbul – Atatürk n’affichait ce matin aucune annulation de vol. Le premier ministre a de son côté déclaré que cette action « illégale » pourrait causer l’effondrement de Turkish Airlines, qui affirme que sa réputation est ternie et le rôle de hub envisagé pour Istanbul menacé. Le premier jour de grève avait causé l’annulation d’environ 200 vols, affectant près de 100 000 passagers, et aurait coûté selon la presse locale 3,6 millions d’euros à la compagnie de Star Alliance. 68 autres vols avaient été supprimés mercredi. Turkish Airlines a depuis licencié plus de 300 employés (sur 17 000). Détenue à 49% par l’Etat, Turkish Airlines a connu une expansion fulgurante de son réseau et de sa flotte au cours des dernières années. Elle opère vers 193 destinations de par le monde, avec une flotte de 182 appareils, filiale AnadoluJet comprise (elle en a commandé une cinquantaine d’autres, mais ni l’Airbus A380 ni le Boeing 787 Dreamliner).