Silvano Cassano, nommée à la tête d’Alitalia suite à son sauverage in-extremis par Etihad Airways il y a un an, démissionne de son poste, officiellement pour des « raisons personnelles ».

Cela ressemble bien à une crise interne au sein de la direction d’Alitalia : Silvano Cassano, le directeur général d'Alitalia, a présenté sa démission avec effet immédiatement, vendredi 18 septembre. Le quotidien Il Sole 24 Ore, esquisse, plutôt que des « raisons personnelles » invoquées par Silvano Cassano, des raisons « plus probablement liées aux difficultés de la compagnie ». « La nouvelle nous prend totalement de court et nous en ignorons les motifs », a de son côté réagit Nino Cortorillo, responsable du syndicat Filt Cgil. « Il est urgent que nous sachions, un an après l'arrivée d'Etihad si les causes (du départ de Silvano Cassano, ndlr) sont liées à un remaniement de la direction, aux résultats du plan stratégique ou aux problèmes apparus à  Fiumicino » plus tôt cette année, a-t-il complété.

Peu après l’annonce du départ de Silvano Cassano, Alitalia a annoncé une perte nette de 130 millions d'euros au premier semestre 2015, des chiffres supérieurs à ses anticipations, a également précisé la compagnie aérienne. Les pertes se sont aussi creusées au deuxième trimestre par rapport au premier pour un montant de 30 millions d’euros, notamment en raison de l’incendie de l’aéroport de Rome-Fiumicino, qui lui coûte 80 millions d’euros. La compagnie italienne, a aussi souffert de multiples grèves de bagagistes ou encore de la concurrence des low cost Ryanair, easyJet et Vueling, qui ont ajouté plus de 200 vols par semaine cet été depuis l'aéroport de Fiumicino.

La venue d’Etihad Airways à l’été 2014 dans son capital à hauteur de 49 %, prévoyait un investissement total de 1,7 milliard d’euros comptabilisés en plusieurs tranches. La compagnie d’Abu Dhabi s’était notamment engagée  à investir 690 millions d’euros pour le développement et le renouvellement de la flotte, avec un objectif fixé : se retrouver bénéficiaire à partir de 2017. Cet objectif a été à nouveau confirmé vendredi 18 septembre.

C’est  provisoirement Luca Cordero di Montezemolo, le président du groupe, qui prend le poste laissé vacant par le directeur général, avant que ne soit nommé « en temps voulu » un nouveau directeur.