La Russie a pour la première fois qualifié d’acte terroriste le crash de la compagnie aérienne Metrojet, qui avait fait 224 victimes dans la péninsule égyptienne du Sinaï le 31 octobre. Le directeur du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexander Bortnikov a annoncé le 16 novembre 2015 que l’explosion en plein vol de l’Airbus A321 de la compagnie charter russe, effectuant la liaison entre l’aéroport de Charm el-Cheikh à Saint Petersburg, était « le résultat du déclenchement d’un engin explosif, (…) nous pouvons affirmer avec assurance qu’il s’agit d’un acte terroriste». Il se base sur l’analyse des débris de l’appareil, précisant qu’un « engin explosif artisanal d’une puissance équivalente à 1 kg de TNT a été déclenché à bord ». Recevant le rapport du FSB, le président Vladimir Poutine a promis de retrouver les coupables et de les punir ainsi que ceux qui ont participé de près ou de loin à l’attentat : « tous ceux qui tenteront d'aider les criminels doivent savoir que les conséquences d'un tel recel reposeront entièrement sur leurs épaules », a-t-il déclaré avant de promettre une récompense de 50 millions de dollars pour toute information. « Nous ne sécherons pas nos larmes – cela restera pour toujours dans nos cœurs et nos esprits », a ajouté le président russe, qualifiant « le meurtre de nos concitoyens au Sinaï comme l’un des crimes les plus sanglants ». Le chef des armées a invoqué de son côté le droit de la Russie à la légitime défense, comme le permet l'article 51 de la Charte des Nations unies ; sur le site du ministère des Affaires Etrangères, on lie le crash de Metrojet à « série d'attentats terroristes sanglants, perpétrés ces derniers temps à Paris, à Beyrouth, en Irak, à Ankara et en Egypte ». La piste de l’attentat avait été très tôt évoquée après l’explosion en plein vol de l’A321, en particulier par les services de renseignement américains et britanniques, et il avait été revendiqué par Daesch. Mais l’Egypte a jusqu’à ce jour refusé de l’admettre, attendant les conclusions de l’enquête qui « ne serait pas parvenue à des résultats qui permettent de déterminer la cause du crash » selon le ministre de l’intérieur interrogé hier. Deux employés de l’aéroport de Charm el-Cheick soupçonnés d’avoir participé au placement de la bombe dans l’avion ont toutefois été arrêtés, et Le Caire a annoncé un nouveau renforcement des mesures de sécurité dans les aéroports du pays. Rappelons que les Britanniques et les Irlandais ont été les premiers à interrompre les vols vers Charm el-Cheick, suivis par d’autres pays dont la Russie – où tous les vols d’Egyptair sont désormais interdits, comme ceux des compagnies russes vers l’Egypte. [caption id="attachment_152959" align="alignleft" width="620"]©Sergey-Korovkin-84 ©Sergey-Korovkin-84[/caption]