La grève de quatre jours par le syndicat de pilotes SPAF n’entrainera apparemment pas de perturbations samedi sur le réseau de la compagnie aérienne Air France. Le reste de l’intersyndicale attend la nomination d’un nouveau PDG pour poursuivre le mouvement

Quand les onze syndicats représentant tous les corps de métier au sein de la compagnie nationale française ont annoncé la suspension de son préavis de grève du 23 au 26 juin 2018, en attendant la nomination du nouveau PDG promise pour début juillet, seul le SPAF minoritaire chez les pilotes a maintenu son appel. Selon son président Grégoire Aplincourt, renoncer à la grève serait un « aveu de faiblesse » ; il a comme les autres dénoncé les « mesurettes » présentées par Air France sans reprise des négociations salariales, mais affirme que « des pilotes affiliés au SNPL sont prêts à rejoindre le mouvement de grève ». Air France n’a publié aucune annonce sur d’éventuelles perturbations du réseau.

Majoritaire chez les pilotes, le SNPL a lui suspendu son préavis, à l’instar d’Alter chez les pilotes, UNSA-PNC, CFTC et SNGAF chez les hôtesses de l’air et stewards, et CGT, FO et Sud Aérien chez le personnel au sol. Mais les syndicats ont prévenu : après 15 jours de grève depuis février, une consultation salariale sans appel et la démission du PDG Jean-Marc Janaillac, « l’action continue ».

Rappelons que l’intersyndicale réclame une augmentation générale des salaires de 5,1% dès 2018 (plus 4,7% supplémentaires pour les pilotes), avec +3,8% au 1er avril (rattrapage d’inflation 2012-2017) et +1,3% en octobre (inflation prévisionnelle de 2018). Ces revendications auraient été abaissées durant les négociations avant le CCE du 14 juin, à une hausse des grilles de salaires de 4% en 2018 et du montant du niveau de l’inflation en 2019 (hors avancement automatique). Des sources syndicales évoquaient la semaine dernière une proposition par la direction de 3% d’augmentation générale en 2018, puis 0,65% début 2019.

En face, Air France avait officiellement revu à la hausse l’augmentation de 1% qui n’avait été signée que par deux syndicats (CFDT et CFE-CGT représentant 31,3% des voix du personnel) : sa proposition d’accord portait sur une augmentation générale de 2% en 2018, assortie d’un seuil minimum de 25 euros par mois, et une autre de 5% pour 2019, 2020 et 2021 (1,65% par an), assortie d’un seuil minimum de 40 euros par mois. Les salaires seraient selon la direction augmentés de 12,5% en moyenne sur la période (comprenant une augmentation générale de 7% pour toutes les catégories de personnel et les augmentations individuelles/GVT). Mais ce « pacte de croissance » prévoyait d’adapter l’augmentation dans le cas où le résultat d’exploitation d’Air France serait inférieur à 200 millions d’euros, et d’appliquer une clause de revoyure en cas d’inflation plus élevée ou de résultat négatif. Le rejet par 55% de l’ensemble du personnel de ces propositions a entrainé la démission du PDG d’Air France-KLM Jean-Marc Janaillac.

Grève Air France : trafic normal samedi 1 Air Journal