La compagnie Emirates a lancé un avertissement sans frais à Airbus sur la date de livraison des long-courriers A350, dont elle a commandé 70 exemplaires. Echaudée par les deux ans de retard qu’avait pris Airbus pour lui livrer l’A380, Emirates a déclaré par la voix de son président Tim Clark qu’ils ne supporteraient pas la même mésaventure, ajoutant que contrairement au cas de l’A380 qui n’a pas de concurrents, en cas de retard important de l’A350 « tout ce qu’il avait à faire était de prendre son téléphone et passer commande de Boeing 777 ». La compagnie doit mettre à la retraite une cinquantaine d’avions dans les années à venir, dont des Airbus A330 et A340 et les premières versions du Boeing 777. Tout retard de livraison de l’A350 l’obligerait à les conserver plus longtemps et donc mettre à mal sa politique de renouvellement des appareils tous les dix ans. La menace n’est pas anodine puisqu’Emirates est déjà le plus gros client d’A380 (huit sont déjà en service sur les 58 commandés, avec sept livraisons prévues cette année). Tim Clark a un peu adouci ses propos envers Airbus en ajoutant qu’il était toujours intéressé par la version envisagée A380-900 du gros porteur, qui pourrait être utilisée en configuration 647 passagers en trois classes sur des trajets de huit heures, principalement sur les routes européennes et vers l’Asie jusqu’à Pékin (mais pas Tokyo pour raison d’autonomie).