La semaine qui s’ouvre verra passer trois Français, prévenus, à la barre. Henri Perrier et deux de ses collègues devront s’expliquer sur des incidents précurseurs similaires qui ont avaient déjà émaillé la carrière du supersonique avant son crash le 25 juillet 2000. Au tribunal de Pontoise, trois Français vont être entendus toute la semaine. Il s’agira de déterminer si ces techniciens et concepteurs ont une part de responsabilité dans le crash qui a entraîné la mort de 113 personnes il y  a dix ans. Parmi ces trois, le tribunal s’intéressera  plus particulièrement à Henri Perrier, aujourd’hui âgé de 80 ans, une figure emblématique de l’industrie aéronautique toulousaine. Il fit partie de l’équipe autour du pilote André Turcat qui développa l’avion supersonique. Il était à bord lors du tout premier vol du Concorde en 1969. Il dirigea aussi le programme Concorde de 1978 à 1994. La barre s’attachera à savoir si la faiblesse structurelle, de l’avion, de son réservoir, de ses pneus, n’ont pas été sous-estimés par les trois haut techniciens d’Air France (les deux autres prévenus étant Jacques Hérubel, 74 ans, ex-ingénieur en chef, et Claude Frantzen, 72 ans, ancien cadre de la Direction générale de l'aviation civile). Car dans l’histoire du Concorde, des précédents incidents qualifiés de « graves » ou de « précurseurs » auraient dû inquiéter davantage. Ainsi, un 15 juillet 1993, l’éclatement d’un pneu entraîna là aussi le percement du réservoir. Le même incident se répéta le 25 octobre de la même année.