Dix jours après les incidents de paraplégique, interdits de vols sur easyJet, car non accompagnés, un handicapé breton a du faire usage de menaces (selon lui) pour pouvoir réussir à embarquer. «Si vous me refusez, je préviens la presse et vous aurez encore une bonne pub dans les médias», a menacé François Baudoin un handicapé breton. Cet homme de 36 ans est infirme moteur cérébral de naissance, voulait embarquer sur un vol easyJet depuis Roissy Charles de Gaulle pour passer des vacances en Corse. Son billet est déjà en poche, mais l’hôtesse de la compagnie au logo orange lui demande à l’enregistrement des bagages s’il est accompagné. Non, répond-il. On lui fait savoir que son vol est incertain, et que l’hôtesse doit demander autorisation. Bien sûr François connaît les incidents récents d’handicapés paraplégiques interdits de vols sur easyJet ainsi que la polémique médiatique qui s’en est suivie. « J'ai compris que cela avait un rapport avec mon handicap. Je ne suis pas en fauteuil, je me déplace... à ma manière mais je suis autonome», révèlera-t-il plus tard au Télégramme de Brest. Son sang ne fait alors qu’un tour et il prononce la phrase magique : «Si vous me refusez, je préviens la presse et vous aurez encore une bonne pub dans les médias». Le Sésame ouvre-toi fonctionne, il est autorisé à embarquer. «Si je n'avais pas fait ça, je n'aurais pas pu prendre l'avion. C'est une entrave à la liberté des handicapés», s’emporte le Breton. La communication d’easyJet a répondu que « l'hôtesse a simplement voulu s'assurer qu'il n'y avait pas de problème». En fin de semaine dernière, Dominique Bussereau, ministre des Transports, a demandé une enquête à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) afin de comprendre les raisons qui font qu’Air France accepte sans discussion un handicapé alors qu’easyJet les refuse s’ils ne sont pas accompagnés. Il a menacé la low cost d’éventuelles sanctions. A priori, le message est bien passé.