Selon un récent rapport de la Banque mondiale, « les normes de sécurité sont médiocres dans 31 pays d’Afrique, ce qui cause davantage d’accidents d’avion que dans toute autre région du monde. » Pour assurer une meilleure sécurité, la banque mondiale conseille l’ouverture du ciel à la concurrence, conformément aux accords de Yamassoukro. En 1999, 44 pays d’Afrique ont signé la déréglementation des liaisons aériennes en Afrique et donc l’ouverture à la concurrence transnationale des marchés régionaux. Onze ans plus tard, il s’avère que si plusieurs Etats ont effectivement suivi la décision d’ouverture à la concurrence, beaucoup ont préféré s’enfermer dans leurs frontières par peur de livrer leurs compagnies non compétitives à la concurrence. Charles Schlumberger, le spécialiste de la Banque mondiale et auteur de l’étude « Ciels ouverts pour l’Afrique - Mise en œuvre de la décision de Yamassoukro », estime que « pour ces pays, la mesure la plus urgente est de mettre en oeuvre un régime adéquat de supervision de la sécurité et de la sûreté ». Les pays qui n’ouvrent pas leur marché sont « en train de perdre une chance historique ». Il ajoute que « la plupart des pays d’Afrique qui ont abandonné leurs compagnies aériennes en difficulté et ouvert leur marché aux opérateurs étrangers disposent à présent de services de transport aérien plus efficaces, plus sûrs, et à des prix plus compétitifs, tant pour les voyageurs que pour le fret ». En 1999, dix pays n’avaient pas signé ou formellement ratifié cet accord de libéralisation de l’espace aérien africain, à savoir l’Afrique du Sud, Djibouti, l’Erythrée, le Gabon, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Maroc, la Mauritanie, la Somalie et le Swaziland.