Les compagnies aériennes prélèveront quelques 18,4 milliards d'euros cette année en frais additionnels tels que les bagages enregistrés, l'utilisation de carte de crédit ou l'enregistrement prioritaire. Ce montant, révélé par une étude d'Amadeus et de la société de consultants IdeaWorks, représente une augmentation de plus de 7,3 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Et les champions des charges additionnelles sont - sans surprise - les low cost Flybe, Ryanair, Tiger Airways (Singapour) et les américaines Allegiant et Spirit Air, avec en moyenne 20% de leur revenu global provenant de ces frais. Les résultats sont cependant à nuancer: dans l'ensemble, les compagnies low cost tirent 5,4% de leur revenu de ces charges, comme par exemple AirArabia, Air Berlin, SpiceJet, Spring Airlines, Virgin America ou WestJet. Ce qu'il faut comparer aux compagnies américaines traditionnelles comme Delta, United ou American, dont le score monte à 7,2%, principalement dû aux frais sur les bagages et sur les billets des voyageurs fréquents. Les compagnies traditionnelles du reste du monde, de British Airways à Egyptair en passant par LAN et SAS, font état de plus de retenue avec une moyenne à 2,9%, principalement en excès de bagage et charges sur les programmes de voyageurs fréquents. L'étude détaille par ailleurs certaines pratiques, qui ne vont pas toutes contre l'intérêt des voyageurs: easyJet offre pendant 12 mois un embarquement privilégié aux possesseurs de la carte easyJet Plus, Ryanair vend une valise aux dimensions idéales pour éviter les surtaxes, Vueling encourage l'utilisation des ses points fidélités pour la réservation d'hôtels sur son site, et KLM va tester sur des vols long-courriers la réservation payante de repas à la carte… Philippe Chérèque, vice-président d'Amadeus, pointe cependant sur une complexité de plus en plus grande pour les passagers à comprendre l'offre, et pour les compagnies à gérer cette offre en cas de problème comme les annulations de vol. Mais il rappelle en même temps que les 18,4 milliards d'euros, chiffre impressionnant en soi, doivent être comparés au revenu global de l'industrie, estimé à 386 milliards. Les choses ne vont malheureusement pas s'arranger pour les voyageurs: l'étude montre que toutes les compagnies, partout dans le monde, commencent à prendre à leur compte les pratiques financières des low cost, allant de surtaxes sur les bagages à la suppression des repas. L'un des dirigeants de l'étude affirme même que ces revenus pourraient quadrupler dans les années à venir. Une aubaine économique pour les compagnies, mais pas pour les passagers…