Après le chaos dans les aéroports européens dû aux chutes de neige la semaine dernière, les autorités en France comme en Angleterre se préparent à demander des comptes, Paris - Charles de Gaulle et Londres – Heathrow étant particulièrement visés. Le trafic aérien étant revenu à la normale, il est temps de poser la question des responsabilités de chacun dans la pagaille qui a vu des dizaines de milliers de passagers passer parfois plusieurs nuits dans les aérogares européennes. En France, la mission d'inspection mandatée par le ministère des transports devra rendre ses conclusions le 10 janvier prochain. La pénurie annoncée de glycol, utilisé pour dégivrer les avions avant le décollage, est au centre de toutes les questions. La direction de Roissy affirme qu'il y avait seulement menace de pénurie, mais que celle-ci "ne s'est pas concrétisée", allant à l'encontre à la fois de la DGAC qui avait demandé l'annulation de 50% des vols à Roissy vendredi, et de Thierry Mariani. L'aéroport Charles de Gaulle est responsable du dégivrage des avions, contrairement à Orly où il est de la responsabilité des compagnies aériennes. Air France s'en est d'ailleurs prise à CDG, estimant ne pas avoir été informée de la possible pénurie de glycol, et selon la chaîne de télévision LCI pourrait porter plainte. Autres points noirs notés par la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, l'information aux voyageurs et le comportement de certaines compagnies, "et en particulier de certaines low cost" qui n'auraient pas assumé leurs responsabilité dans la prise en charge de leurs passagers. Autre aéroport dans le collimateur des responsables politiques, celui de Londres – Heathrow, où la situation était bien pire qu'à Roissy. Le gouvernement britannique a appelé à des sanctions économiques, qui pourraient s'élever à des dizaines de millions de livres, après une semaine de cauchemar qui a vu des dizaines de milliers de passagers bloqués dans les aérogares alors que les autres aéroports londoniens fonctionnaient à peu près normalement. Et il va même jusqu'à menacer les aéroports d'une obligation de service minimum. La sanction n'est malheureusement pas prévue par la loi, et le gestionnaire d'Heathrow BAA s'est empressé d'annoncer l'investissement de 10 millions de livres dans du matériel de déneigement.