Pour voler plus propre, Alitalia a décidé de miser sur les déchets. Elle vient en effet de conclure un accord avec le groupe énergétique américain Solena en vue de produire du biocarburant pour ses appareils à base de déchets urbains, un procédé qui a le vent en poupe chez les compagnies aériennes sommées de réduire leur émission de gaz à effet de serre. La compagnie arienne italienne et le groupe américain vont étudier la faisabilité relative à la réalisation d'une usine capable de reconvertir des déchets solides urbains en une part importante du carburant nécessaire aux avions d'Alitalia. Elles envisagent de convertir des "centaines de milliers de tonnes par an de déchets solides urbains" en un biocarburant réduisant les émissions de CO2 "jusqu'à 96%" par rapport au kérosène. Ce procédé écologique a déjà séduit plusieurs compagnies aériennes. British Airways va ainsi construire, à l’est de Londres, une usine de ce type qui pourrait alimenter une petite partie de sa flotte en biocarburant d’ici 2014. Selon le Wall Street Journal, Qantas Airways devrait elle aussi bientôt sauté le pas en investissant 300 millions de dollars dans le biocarburant. Enfin, Lufthansa, Ryanair et EasyJet seraient, elles aussi, en discussion avec Solena. Cet engouement pour le biocarburant  – la plupart des compagnies testent divers procédés, comme TAM avec la plante de jatropha- s’explique en partie par la hausse du prix du pétrole. Mais les compagnies aériennes répondent avant tout à une obligation législative. Dès 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre seront intégrées au système d’échanges de quotas européens. A partir de cette date, les 4000 compagnies, qui survolent tous les jours le ciel d’Europe, doivent donc réduire leurs émissions de 3% et de 5% de 2013 à 2020.