Les débris de l’A330-200 du vol Rio-Paris d’Air France qui s’est écrasé en plein Ocean Atlantique le 1er juin 2009 ont seulement été découverts qdébut avril. Aujourd'hui, des familles de victimes s’interrogent sur le retard pris par cette enquête depuis près de deux ans. L’une d’elle a même porté plainte auprès du procureur de la République pour "entrave à la manifestation de la vérité". La question reste la suivante : pourquoi est-ce lors de la quatrième phase de recherches, soit 22 mois plus tard, que l’on a finalement localisé l’épave du vol AF447, qui repose certes par 3 900 mètres de fonds, mais pas très loin de la dernière position connue de l’appareil ? Une zone qui plus est, qui aurait déjà été explorée. Le Bureau d’enquêtes et analyses (BEA) reconnaît des errements et a promis de se lancer à terme dans une enquête pour cerner les responsabilités de ce qui pourrait ressembler à une piètre gestion de crise. Des familles de victimes ont déjà fait part de leurs doutes quant à l’indépendance de l’enquête. "Il faudrait que l'État arrête d'orienter le BEA dans le but de protéger les intérêts d'Airbus et d'Air France", a déclaré maître Yassine Bouzrou, l’avocat de familles de victimes, qui rappelle qu’un tel précédent a déjà existé lors de l’enquête sur le crash du Concorde. Car avec près de deux ans d’immersion dans les eaux profondes de l’Atlantique, il n’est pas certain que les boîtes noires, dans le cas où elles soient repêchées, livrent toutes leurs données de vol, et permettent de cerner les parts de responsabilité d’Airbus ou d’Air France, tous deux mis en examen.