Selon des révélations de La Tribune et des Echos, les alarmes de décrochage auraient joué un rôle important dans le crash du vol Rio-Paris d’Air France. A tel point que le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) travaillerait à en faire une 11ème recommandation sur la sécurité des vols, après « travaux supplémentaires ». De nombreuses fois, l’alarme de décrochage a alerté les pilotes de l’A330-200 le 1er juin 2009. Mais justement, au moins par deux fois, il aurait fallu qu’ils l’interprètent à l’inverse de l’information donnée. Explication. L’alarme de décrochage se déclenche quand la vitesse est insuffisante ou trop rapide. L’information qu’en retirent les pilotes doit alors leur permettre de prendre la procédure adaptée. Le 1er juin 2009, quand le pilote a fini par donner l’ordre de piquer du nez l’appareil pour reprendre de la vitesse, c’était effectivement la bonne procédure pour sortir du décrochage. Mais alors que l’avion reprenait de la vitesse et sortait du décrochage, l’alarme de décrochage a de nouveau retenti dans le cockpit, induisant les pilotes en erreur, qui ont aussitôt recabré l’Airbus. L’avion a de nouveau reperdu de la vitesse, alors que l’alarme de décrochage a cessé de retentir. Ces fausses alertes auraient empêché les pilotes, insuffisamment entraînés à de tels cas de figure, de comprendre ce qui se passait réellement. Il faut savoir que l’alarme de décrochage se désactive à une vitesse trop basse, notamment pour ne pas qu’elle s’active lorsque l’appareil est au sol. Le BEA aurait initialement prévu d’intégrer une recommandation sur ces alertes de décrochage vendredi dernier (après la publication de son 3è rapport sur le crash de l’AF447) pour éviter que pareil accident se réalise, mais l’aurait enlevé par la suite dans une seconde version du rapport, selon les Echos et La Tribune. Le BEA explique ce retrait parce que cette recommandation doit « être complétée par des travaux supplémentaires ».