Une vingtaine de passagers sourds et/ou malvoyants d’un vol d’Air Méditerranée se sont vus refuser le droit à l’embarquement dimanche dernier à Marseille, en raison de leur handicap. Le commandant de bord a argué des raisons de sécurité. Des personnes sourdes et malvoyantes doivent-elles prévenir leur compagnie aérienne avant le départ pour que cette dernière puisse renforcer ses équipes afin d’assurer leur sécurité ? C’est en tout cas l’argument présenté par Air Méditerranée dans Libération pour justifier la décision de son commandant de bord. Ce dernier a refusé dimanche dernier qu’un groupe composé de 18 sourds et trois malvoyants embarque dans un vol charter entre Marseille et la Turquie, estimant que leur sécurité et celles des autres passagers n’étaient pas assurées. Selon la directrice générale d’Air Méditerranée, les personnes sourdes ou malvoyantes sont considérées «comme des personnes à mobilité réduite» et la compagnie n’avait pas prévu de personnel supplémentaire. Après le départ de l’avion, elle a tout de même proposé au groupe d’affréter un car pour l’aéroport de Lyon où un autre vol pour la Turquie était affrété dans la soirée. Mais le groupe a refusé et a porté plainte contre la compagnie en dommages et intérêts au titre du préjudice moral devant le Défenseur des droits, qui regroupe les prérogatives liées à l’ex-Halde, la Haute autorité de lutte contre les discriminations.