A quelques mois de l’instauration d’une taxe carbone sur tous les avions frayant dans le ciel européen, la Chine et la Russie ont à nouveau dénoncé l’initiative « unilatérale » de la Commission. Bruxelles a confirmé en début de semaine qu’à compter du 1er janvier 2012, toutes les compagnies aériennes desservant l’UE devront payer un dédommagement pour 15% de leurs émissions de CO2 sur ces trajets. La Chine et la Russie ont donc réitéré leur opposition à ce projet. Dans un communiqué commun, les deux pays estiment en effet que le plan de l’UE empiète sur la souveraineté d'autres pays et provoquera "un impact extrêmement négatif pour l'industrie de l'aviation internationale", même s’ils saluent les efforts de l’Union concernant le changement climatique. Ce n’est pas la première fois que la Chine tente de faire revenir l’Europe sur sa décision. En mai dernier, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines avaient menacé Airbus de représailles. L’avionneur européen et l’Association internationale du transport aérien (Iata) ont eux aussi mis en garde Bruxelles. Comme les Russes et les Chinois, l’Iata estime qu’il s’agit d’un « dispositif extraterritorial illégal ». De plus, l’Association des transporteurs aériens des Etats-Unis, à laquelle adhère American Airlines, Continental Airlines et United Airlines, ont déposé une plainte devant la Cours Européenne de justice qui doit se prononcer courant 2012. La taxe carbone européenne devrait coûter 1,1 milliard d’euros aux compagnies l’année prochaine. Pour alléger la facture, la Commission européenne estime que les transporteurs peuvent augmenter leurs tarifs de 2 à 12 euros par trajet, s’ils souhaitent refacturer tout ou partie du coût des émissions à leurs passagers...