La Chambre des représentants américaine a adopté lundi soir un projet de loi interdisant aux compagnies aériennes américaines de s'acquitter de la taxe carbone que l'Union européenne s'apprête à mettre en place au 1er janvier 2012. Les Américains ne veulent décidément pas que la taxe carbone européenne implique leurs compagnies aériennes. En effet, après le président Obama qui s’est exprimé contre et l’Association des transporteurs aériens des Etats-Unis (à laquelle adhèrent notamment American Airlines, Continental Airlines et United Airlines) qui a porté plainte dès 2009 devant la Cour européenne de Justice, c’est au tour du Congrès de monter au créneau. Ce dernier a voté lundi dernier une loi interdisant aux transporteurs américains de payer cette taxe sur les émissions de CO2. L’auteur de la loi, John Mica, estime en effet qu’elle « pourrait mettre fin aux vols directs vers l'Europe depuis les aéroports du centre et de l'ouest des Etats-Unis ». Avant d’entrer en vigueur, le projet de loi doit encore être approuvé au Sénat. Le système d'échange de quotas d'émissions de CO2 mis en place par l'UE va contraindre toutes les compagnies aériennes entrant ou sortant de l'Union à racheter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de gaz à effet de serre. Cela devrait leur coûter 380 millions d'euros en 2012. Cette facture annuelle augmentera encore en 2013, le quota d'émissions attribué gratuitement étant ramené de 85 % à 82 %. De nombreux autres pays, dont la Chine, l’Inde ou la Russie, cherchent à remettre en cause le principe adopté par l’Europe, arguant qu’il s’agit d’un dispositif « extraterritorial illégal ». Mais l’avocat général de la Cour de Justice européenne, Juliane Kokott, a jugé début octobre que le projet de réglementation était compatible avec la Convention de Chicago et pouvait donc s’appliquer à toutes les compagnies quel que soit leur pays d’origine.