Le gouvernement sénégalais a annoncé son intention de renégocier ses accords aériens avec plusieurs, dont notamment le Maroc, afin de préserver Senegal Airlines. Mais depuis la liquidation d’Air Sénégal International, dont Royal Air Maroc était actionnaire, les relations sont quelque peu tendues entre les deux pays. Le ministre sénégalais des Transports, Karim Wade, voudrait entre autres discuter du partage du trafic aérien entre Rabat et Dakar, l’accord actuel permettant à Royal Air Maroc (RAM) d'assurer deux vols quotidiens entre Casablanca et Dakar. Et dans les journaux africains, on s’attend déjà à des négociations tendues. En effet, Karim Wade fait tout depuis la naissance en janvier dernier de Senegal Airlines pour protéger son nouveau pavillon national, allant jusqu’à remettre unilatéralement en cause des accords aériens. Il en fut ainsi avec Brussels Airlines interdite pendant neuf mois de desserte de l’Afrique via Dakar avant qu’un accord soit trouvé en octobre, mais aussi avec Mauritania Airlines, dont l’interdiction d’atterrissage dans la capitale sénégalaise a causé la suspension de toutes les lignes entre Dakar et Nouakchott pendant trois mois, la Mauritanie ayant à son tour refuser Senegal Airlines. Quant à Asky Airlines, la compagnie basée à Lomé, elle ne peut toujours pas desservir Dakar, alors même que le Sénégal veut négocier des accords aériens avec le Togo. La RAM part de plus avec un gros handicap. Actionnaire majoritaire de la défunte Air Sénégal International, elle avait tenté en 2009, au moment de la faillite, de se retirer de la gestion de la compagnie, mais les tribunaux sénégalais l’en avaient empêchée. En représailles, la RAM avait rapatrié deux Boeing au Maroc, laissant Air Sénégal International avec un seul gros porteur, jusqu’à sa liquidation fin avril 2009