Le groupe Air France aurait revu ses prévisions de pertes à la hausse, selon le journal Libération. Air France pourrait perdre 300 millions d’euros en 2011 et 500 millions d’euros en 2012 si la conjoncture reste inchangée avec un prix du kérosène élevé et une crise de la dette dans la zone euro qui impacte le porte-monnaie des passagers. Le quotidien Libération cite  un rapport réalisé début décembre par le cabinet de conseil Secafi pour le Comité central d’entreprise (CEE). Ces pertes revues à la hausse ont « de quoi accentuer la pression sur le nouveau tandem dirigeant formé par Jean-Cyril Spinetta (PDG du groupe) e Alexandre de Juniac (patron d’Air France), qui va présenter en janvier le premier volet de son plan pour redresser la compagnie tricolore », indique Libération. Il est à noter que les pertes envisagées par ce cabinet de conseil sont supérieures à celles envisagées par les experts du consensus Thomson Reuters, qui étaient de 214 millions pour 2011 et de 288 millions d’euros pour 2012. « La structure de coût est plus mauvaise que celle de ses concurrents, l’environnement économique se dégrade et le prix du baril de pétrole devrait rester élevé, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’année 2012 soit pire que 2011 », déclare un analyste en poste à Paris sous couvert d’anonymat. Libération a calculé qu’une baisse de 13 % du prix du baril de pétrole serait suffisante pour que le groupe franco-néerlandais retrouve l’équilibre. Air France, qui avait déjà annoncé s’attendre à des pertes au quatrième trimestre 2011 ainsi que sur l’ensemble de l’année, n’a pas commenté l’information. Rappelons quand même que ces chiffres 2012 n’ont pu prendre en compte le plan de restructuration que compte mettre en œuvre, et en deux temps, Alexandre de Juniac, une première étape en janvier 2012, et la seconde plus structurelle en juin 2012.