La compagnie aérienne Delta Air Lines a augmenté de 6 dollars le prix du billet aller-retour vers l'Europe, Brussels Airlines ajoutant de son côté de 3 à 10 euros à ses tarifs: leurs passagers devront donc supporter le coût estimé de la nouvelle taxe carbone imposée par l'Union Européenne. Depuis le 2 janvier 2012, au lendemain de la mise en œuvre de la nouvelle taxe européenne, la compagnie américaine a ajouté une surcharge de 6 dollars pour tout aller-retour entre les Etats-Unis et l'Europe. Même si un porte-parole de Delta Air Lines a refusé de confirmer le fait que cette surcharge était une réaction à la taxe carbone, la coïncidence des dates est difficile à ignorer. La compagnie de l'alliance SkyTeam est la première à augmenter ses tarifs depuis l'instauration de la taxe carbone, ses rivales comme American Airlines, United Airlines, Continental Airlines n'ayant pas encore franchi le pas. Brussels Airlines en a fait de même selon le quotidien Le Soir, avec une hausse de la surcharge carburant de 3 euros sur les vols européens et de 10 euros sur les liaisons intercontinentales. Sa maison-mère Lufthansa avait déjà annoncé que ses passagers devront supporter une partie des coûts engendrés par le système, sans toutefois donner de date précise. Rappelons que depuis le 1er janvier, toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant dans les 27 nations de l'Union Européenne et trois voisines doivent rendre des comptes sur leurs émissions de CO2, par rapport à un quota basé sur les chiffres de 2005. Un droit à pollué qui doit être compensé par l'achat de "certificats", à hauteur de 15% en 2012 puis jusqu'à 18% entre 2013 et 2020. Saluée par les défenseurs de l'environnement, la taxe carbone a provoqué la colère des compagnies aériennes, en particulier les américaines, chinoises ou indiennes dont les gouvernements respectifs parlent déjà de mesures de rétorsion. Une association regroupant Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et les autres transporteurs de Chine annonçait d'ailleurs ce matin qu'elles refuseraient de payer – risquant du coup des sanctions d'un montant de 100 euros par tonne de CO2, et jusqu'à une interdiction de vol dans l’Union européenne.