Le tribunal de grande instance de Bobigny a condamné vendredi 13 janvier Air France à verser 146 000 euros de dommages et intérêts à un de ses passagers ainsi qu’à l’assurance maladie. Le premier s’était plaint d’avoir été empoisonné par un caf, une « solution hautement toxique ». Le 15 octobre 2006, Marc-Fredaine Niazaire, alors âgé de 30 ans, à  bord d’un vol Air France entre Bordeaux et Roissy Charles de Gaulle, boit deux gorgées de café avant de ressentir un violent malaise : une « forte sensation de chaleur », des « lèvres donnant l’impression d’exploser », de la peine à respirer… Il sera hospitalisé et subira une opération chirurgicale de l’œsophage « sténosé ». Il doit aujourd’hui prendre des médicaments à vie selon son avocat. Pour ce passager, pas de doute, c’est le café servi, qui contenait une « solution hautement toxique » servant à déboucher les canalisations. Sa plainte a débouché sur une enquête pénale et un non-lieu le 2 juin 2010, la justice n’ayant pas pu mettre en lumière l’existence d’une faute pénale de la part d’Air France. Mais, Marc-Fredaine Niazaire a poursuivi sa plainte au civil et réclamait en novembre dernier au tribunal de Bobigny 680 000 euros de dommages et intérêts à Air France. Il a obtenu gain de cause mais pour une somme très inférieure : 46 000 pour lui et 100 000 pour l’Assurance maladie. « Les symptômes relevés sont contemporains de l’ingestion par M. Niazaire d’un café et d’un biscuit. Ils sont apparus brutalement, rapporte le tribunal pour justifier la condamnation, soulignant en outre que le plaignant « n’avait jamais été pris en charge » avant pour « des problèmes d’estomac ». « Monsieur Niazaire fait ainsi la preuve de ce que le malaise dont il a été pris (…) présente les caractéristiques d’extériorité et d’imprévisibilité requis pour la qualification d’accident. En conséquence, « la responsabilité du transporteur doit s’appliquer ». Air France n’a pas encore fait savoir s’il comptait faire appel.