Bruxelles ne se laisse pas intimider par les menaces de la Chine de geler l’achat de 45 Airbus (35 A330 et 10 A380) en représailles à l’instauration de la taxe carbone et annonce qu’elle engagera des mesures de rétorsion si Pékin refuse de s'y soumettre. Hier, Louis Gallois, PDG d’EADS, faisait part de son inquiétude concernant la taxe carbone : le gouvernement chinois, refusant de se plier à la directive européenne d’acheter l’équivalent de 15 % de ses émissions de CO2, lui avait annoncé le gel des achats de 45 Airbus gros porteurs (35 A330 et 10 A380). Bruxelles n’a pas tardé à répliquer. Connie Hedegaard, commissaire européenne chargée du climat annonce ce jour que « si des pays décident des mesures discriminatoires contre des sociétés européennes, la Commission prendra immédiatement les mesures appropriées, en étroite collaboration avec les autorités des Etats membres concernés ». Bruxelles fait bloc et resserre ses rangs. Elle annonce qu’elle « maintiendra son système (couramment appelé par simplification de « taxe carbone » n.d.l.r.) tant qu’une solution internationale n’aura pas été trouvée pour réduire les émissions du secteur du transport aérien », a pour sa part précisé Martin Lidegaard, ministre danois qui a présidé la réunion des ministres de l’environnement de l’Union européenne. « Tous les Etats ont répété leur entier soutien à la ligne européenne concernant l’aviation » et donc, la mise en place de la taxe carbone depuis le 1er janvier 2012, a ajouté cet après-midi Connie Hedegaard sur son compte Twitter. Rappelons que 26 pays de l’organisation de l’aviation civile dont les Etats-Unis, l’Inde, la Russie, se sont également déclarés contre la mise en place de cette taxe. Une première plainte des Etats-Unis a été rejetée le 21 décembre dernier par la Cour de Justice européenne. Leur combat juridique pourrait les amener prochainement devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La « taxe carbone » a été conçue pour lutter contre le réchauffement climatique.