Le gouvernement français via une lettre du Premier ministre François Fillon presse Bruxelles de revisiter sa taxe carbone en raison des menaces sur l’industrie aéronautique européenne. La Commission européenne a été saisie par François Fillon de réviser sa taxe carbone (ou système ETS pour Emissions Trading Scheme), plusieurs pays menaçant de mesures de rétorsion, en premier duquel la Chine qui pourrait annuler une commande de 45 avions (10 A380 de Hong Kong Airlines plus 35 A330), voire 55 avions si on prend en compte Air China qui menace sur 10 autres A330. Parmi les autres pays dans la fronde taxe carbone, on compte des pays majeurs comme les Etats-Unis, la Russie ou l’Inde. Airbus, six compagnies aériennes européennes (dont Air France et Lufthansa) et deux équipementiers dont Safran avaient aussi fait part de leur inquiétude, plaidant pour une solution mondiale qui ne lèse pas leurs intérêts. Selon ces derniers, 2  000 emplois pourraient être perdus si cette taxe était maintenue. Dans une lettre adressée au président de la Commission, José Manuel Barroso, François Fillon admet que la « réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’aviation est essentielle », mais il estime qu’il est « absolument indispensable que l'UE, au regard du contexte international qui ne cesse de se dégrader sur ce dossier, déploie tous les efforts nécessaires pour trouver des solutions mutuellement acceptables avec les Etats tiers ». Il demande donc à la Commission de  « préciser clairement que l'UE est prête (...) à réviser sa législation dès que les Etats tiers accepteraient de participer à un accord international (...) ambitieux, global, non discriminatoire et juridiquement contraignant de réduction des émissions du secteur ». Depuis le 1er janvier 2012, toutes les compagnies se posant ou décollant d’aéroports de l’Union européenne doivent acheter 15 % de leurs émissions de CO2, une part qui ira en augmentant parallèlement avec la croissance du trafic aérien – les premiers paiements étant dus début 2013.