La prime de non-concurrence d’un montant de 400 000 euros, attribuée à l'ex-patron d'Air France, Pierre-Henri Gourgeon, pour l'évincer du groupe, ne passe décidément pas. Après les réactions écoeurées du syndicat UNSA Air France, ou opposées de Laurence Parisot, patronne du Medef qui l’estime « pas conforme à l'esprit du code éthique » des grands patrons d’entreprise, voici le gouvernement qui en remet une couche. Lors de l'assemblée générale du groupe, jeudi 31 mai à Paris, il a voté contre l'indemnité de 400 000 euros versée au précédent directeur général d'Air France-KLM. Il a mis « la société dans cette grave difficulté, cela s'appelle la décence salariale », s’est expliqué Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Une large majorité d'actionnaires (78,8 %) ont suivi ce mouvement de totale réprobation. Pourtant, cela ne devrait pas suffire à lui en priver. Et pour cause, déjà validée par le précédent gouvernement, cette prime de non-concurrence, légale et contractuelle, lui a déjà été versée il y a plusieurs mois. Et la lui reprendre sans son consentement constituerait une première juridique encore jamais réalisée pour un tel cas.