La compagnie aérienne française a annoncé son intention de supprimer 5 122 postes jusqu’à 2013, soit plus de 10 % de son effectif. Aucun licenciement sec n’est néanmoins prévu sauf désaccord avec les syndicats. Air France avait déjà annoncé officiellement fin mai un problème de sureffectif au sein de la compagnie en affichant dans son plan Transform 2015 sa volonté de gagner 20 % d’efficacité économique et d’économiser 2 milliards d’euros. Les 5 000 suppressions de postes évoquées dans les médias sont aujourd’hui officiellement confirmées avec 5 122 suppressions d’ici décembre 2013, soit plus de 10 % des effectifs, la compagnie comportant 49 301 employés. 1 712 seraient des départs naturels (départs en retraite ou vers une autre entreprise). Calculette en main, il restera environ 3 400 postes à supprimer selon les syndicats. Par catégorie de personnel, ce sont les employés au sol qui sont le plus durement touchés comme en 2009 avec 2 056 postes, puis les personnels navigants commerciaux (au total 904 stewards et hôtesses de l’air), et enfin 450 pilotes. La direction a soumis le projet aux syndicats, qui s’ils l’acceptent ne passera par aucun licenciement sec. Dans le cas contraire, en revanche, il faudra s’attendre à des départs non volontaires… et certainement un bras de fer avec les syndicats et des menaces de grève à la clé. Leur réponse est attendue fin juin. Mais d’ores et déjà, la CFDT parle d’effort « très lourd » et réclame avec la CFE-CGC des « garanties en échange » pour valider le projet. "Si le plan Transform 2015 se déroule comme prévu, permettant d’atteindre l’objectif de 20% d’efficacité économique, le recours à des départs contraints sera également évité en 2014», précise un communiqué de la compagnie. Rappelons aussi que Sud Aérien, avant même l’annonce des suppressions de poste, dénonçait vigoureusement plusieurs mesures d’austérité : l’augmentation des heures de vol, le retour de prestations chaudes en Premium sur certains vols, la diminution des repos en escale (24 heures au lieu de 48 heures) et une hôtesse de l’air ou steward en moins sur tous les vols long-courriers, le service en cabine durant les gardes avec 3 jours de congé en moins par an, le gel de salaires pendant 2 ans… Il avait donc appelé à la grève du 21 au 24 juin.