Les pilotes de la compagnie aérienne Air India ont mis fin hier à leur grève qui durait depuis 58 jours, le retour au travail étant annoncé pour vendredi, alors que les employés de Kingfisher Airlines menacent à leur tour de se mettre en grève. La Haute Cour de Justice de Delhi ayant ordonné le 3 juillet 2012 aux pilotes de la compagnie nationale de cesser leur mouvement et à la direction de prendre en considération leurs demandes sous 48 heures, le syndicat IPG a confirmé l’arrêt du mouvement. Les 438 pilotes grévistes (dont dix en grève de la faim) devraient reprendre le travail le 6 juillet, jour du début de 72 heures de négociations dont les résultats doivent être présentés à la justice. Air India a entre autres accepté de reprendre 91 des 101 pilotes licenciés, le sort des dix autres restant incertain. La grève a coûté plus de 87 millions d’euros à Air India, forcée de suspendre la plupart de ses opérations internationales et alourdissant encore une situation financière désastreuse. Elle avait été lancée en mai dernier pour protester contre la décision de la direction de privilégier les anciens d’Indian Airlines avec qui Air India a fusionné – que ce soit au niveau des salaires ou pour l’entrainement sur Boeing 787 Dreamliner. La plupart de ses Boeing 777 sont cloués au sol à l’aéroport de Dehli, et le premier des 27 Dreamliner commandés qui devait rejoindre sa flotte fin mai n’est toujours pas arrivé. Si le ciel semble se dégager un peu pour la compagnie nationale, il n’en est pas de même pour Kingfisher Airlines : ses employés menacent de se mettre en grève vendredi si les salaires impayés depuis février ne sont pas versés d’ici demain soir. Le transporteur privé aurait besoin immédiatement d’au moins 450 millions d’euros, un capital qu’elle cherche sans grand succès auprès d’investisseurs extérieurs. Rappelons qu’elle n’opère plus qu’une centaine de vols par jour, au lieu de 365 l’automne dernier. Selon l’IATA, le trafic aérien intérieur n’a augmenté que de 0,1% en mai par rapport au même mois de l’année dernière, mais baissé de 2,4% par rapport à avril – alors qu’il avait enregistré une croissance proche des deux chiffres depuis l’avènement il y a cinq ans des low cost comme SpiceJet ou IndiGo.