Le ministère espagnol de l’Équipement et des Transports a annoncé qu’il étudie une loi pour durcir les sanctions contre les compagnies aériennes contrevenant aux règles du transport aérien. Une mesure qui vise directement la compagnie low cost irlandaise, sous le coup d’une enquête des autorités aériennes espagnoles et d’une plainte d’une association locale de consommateurs. Suite à une série d’incidents avec Ryanair, notamment des demandes d’atterrissage en priorité, voire en urgence, pour diverses raisons (manque de kérosène, dépressurisation de cabine ou fortes turbulences ayant blessé deux membres d’équipage et un passager), le gouvernement espagnol a décidé de promulguer une nouvelle loi. Ne pouvant viser uniquement la spécialiste irlandaise des vols pas cher, ces règles plus strictes devraient s’appliquer à toutes les compagnies étrangères. Ces dernières seront contraintes de déclarer le moindre incident de vol aux autorités espagnoles et d’identifier clairement leur « service clientèle ». Les aéroports ibériques seront quant à eux obligés, grâce à règles de fonctionnement bien précises, de procéder de la même manière face aux demandes d'atterrissage d'urgence pour cause de manque de carburant. Pour rappel, Ryanair fait l’objet d’une enquête des autorités aériennes espagnoles, suite à une plainte du gestionnaire des aéroports AENA en raison de trois demandes d’atterrissage d’urgence de la compagnie en juillet, faute de kérosène. Par ailleurs, une association locale de consommateurs, qui juge dangereuse sa politique en matière d’économie de carburant, a porté plainte et réclame 4,5 millions d’euros d’amende et une suspension de sa licence pour trois ans. Mais comme l’a rappelé par voix de presse Michael O'Leary, le patron de Ryanair, les sanctions ne peuvent aller jusqu'à l'interdiction de vol, puisque seules les autorités du pays d'origine des compagnies, en l’occurrence l’Irlande, peuvent retirer une licence. Michael O’Leary s’est de plus indigné, dans une lettre adressée au ministre des Transports, de la publication dans le journal El Mundo d’un rapport de l’Agence espagnole de sécurité aérienne, où figurent 1 201 incidents de sécurité en six mois concernant la compagnie à bas coûts. Il y voit un acharnement contre sa compagnie, qui est la première à opérer dans le pays avec 24,7 millions de passagers recensés entre janvier et août 2012.