Saddiq Long, un vétéran de l’US Air Force, de confession musulmane, s’est vu refusé d’embarquer sur un vol vers les Etats-Unis, où il voulait rendre visite à sa mère malade. Explication : il a été placé sur une no-fly list sans qu’il sache pourquoi, raconte le Guardian suite à son interview à Doha. C’est un cas qui selon The Guardian devient de plus en plus fréquent. En avril de cette année, Saadiq Long, 43 ans, un afro-américain vétéran de l’US Air Force, habitant aujourd’hui au Qatar, veut rendre visite à sa mère malade et résidant aux Etats-Unis. Il achète un ticket à la compagnie KLM pour se rendre en Oklahoma où sa mère de plus en plus souffrante d’une insuffisance cardiaque, a demandé à le voir. La dernière fois qu’il s’est rendu aux Etats-Unis, c’était il y a plus de dix ans, justement en 2001, à l’époque des attentats terroristes contre les Etats-Unis. Il y avait alors passé sept mois, le temps d’amasser l’argent nécessaire à son projet d’installation au Qatar. Mais le jour précédent son vol, un membre de KLM lui apprend qu’il ne pourra pas s’y rendre car il est placé sur une no-fly list par le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis. Très surpris de cette mesure d’autant qu’il a passé cette dernière décennie à enseigner l’anglais aux Emirats Arabes Unis, en Egypte et au Qatar, trois pays proches des Etats-Unis et qu’il n’a jamais été condamné pour quoi que ce soit, Long a enquêté six mois durant pour connaître les explications de son classement. Sans jamais recevoir de réponse, ce qui lui semble inconcevable. Depuis le 11 septembre 2001, environ 21 000 personnes suspectés d’activités terroristes, dont 500 Américains, ont été placés sur la no-fly list, un chiffre qui a doublé sous l’ère de Barack Obama selon Associated Press, les conditions pour y être placées s’étant considérablement allégés. Saddiq Long a décidé de prendre un avocat pour défendre ses droits. Il a porté plainte contre le Département de Sécurité Intérieure.