Les compagnies aériennes El Al, Arkia et Israir seront en grève dimanche, si le gouvernement israélien approuve l’accord de ciel ouvert signé en juillet dernier avec l’Union Européenne. L’arrêt de travail à partir de 0h01 a été annoncée le 18 avril 2013 par les syndicats des trois transporteurs dès la rumeur d’une signature imminente de l’accord, la fédération Histadrut parlant de « grève existentielle ». Le patron du comité des travailleurs d’El Al Asher Edry a promis de « fermer complètement » le transport aérien si des amendements concernant le partage de codes ou les créneaux de vol dans les aéroports européens ne sont pas consentis. Le PDG d’El Al Eliezer Shkedy a lui supplié le premier ministre Benjamin Netanyahou de ne pas mettre à l’ordre du jour du conseil des ministres de dimanche un accord « qui revient à envoyer les compagnies aériennes du pays les mains liées à la bataille ». Et il prévient que la signature plongerait « l’ensemble de l’économie israélienne dans le chaos ». Le futur de la compagnie nationale  est bien sûr au cœur de toutes les inquiétudes locales, et son action a dévissé de 6% en bourse hier. Remplaçant les accords bilatéraux signés avec chaque pays européen, l’accord de ciel ouvert doit permettre la création de nouvelles liaisons vers et depuis l’aéroport de Tel Aviv, une baisse du prix du billet d’avion et donc une augmentation du tourisme en Israël. Le ministre du tourisme Stas Misezhnikov, ardent défenseur du projet, avait parlé de « centaines de milliers de touristes » supplémentaires, ajoutant que l’accord permettra également aux Israéliens de voyager moins cher – tout en reconnaissant que l’état devra certainement trouver un moyen d’aider les transporteurs du pays. Un nombre fixe de vols hebdomadaires sera ajouté chaque année vers certaines destinations (de trois à sept selon la fréquentation des aéroports), et au bout de cinq ans toutes les compagnies pourront opérer le nombre de routes et les fréquences désirés entre tous les aéroports d’Israël et de l’Union Européenne. Rappelons que l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv est desservi par la majorité des compagnies régulières du continent, dont Air France, Air Méditerranée, Aeroflot, Alitalia, British Airways, Iberia, Lufthansa, Brussels Airlines, Air Berlin, Cyprus Airways, Aegean Airlines ou Olympic Air, mais aussi par Air Canada ou United Airlines. Côté low cost, on trouve easyJet, Germanwings, Jet2, Jetairfly, Norwegian Air Shuttle, Pegasus Airlines, Smartwings ou Vueling, et Ryanair a déjà affiché son intention d’ouvrier des liaisons vers Israël.