La compagnie aérienne Alitalia a de nouveau démenti les rumeurs d’une possible fusion avec le groupe Meridiana, parues la semaine dernière dans la presse italienne. Des informations « sans fondement et imaginatives » : la compagnie nationale italienne a répondu le 20 mai 2013 au quotidien La Repubblica, qui affirmait que le transporteur privé détenu par Karim Aga Kahn envisageait une reprise via un échange d’actions. Pour le quotidien, cet échange pourrait être suivi par une recapitalisation d’Alitalia en attendant l’arrivée de nouveaux investisseurs (le nom d’Etihad Airways est évoqué), sur le modèle du sauvetage justement d’Air Berlin par la compagnie des Emirats Arabes Unis. Alitalia a essuyé en 2012 des pertes de 280 millions d’euros, et sa dette dépasse le milliard d’euros. Une restructuration sévère devrait être annoncée en juin, qui devrait inclure des suppressions de postes et une réduction de la flotte à l’instar de ce qui s’est passé chez Iberia par exemple, mais aussi une nouvelle recapitalisation après celle de février, quand les actionnaires avaient sortis 150 millions d’euros de leurs poches. Rappelons qu’Air France – KLM est actionnaire à hauteur de 25% du capital de sa partenaire dans l’alliance SkyTeam, et n’a toujours pas pris de décision quant à son futur. Et des doutes planent sur la volonté du groupe franco-néerlandais de remettre la main au portefeuille, en raison d’une part de ses propres difficultés financières, et d’autre part de la capacité d’Alitalia à se redresser notamment face à la concurrence des low cost (easyJet a par exemple mis fin à son monopole sur le très rentable Rome – Milan Linate). La Tribune expliquait en avril, lors de la nomination du nouveau PDG Gabriele Del Torchio, que le changement de direction à la tête d’Air France – KLM n’était en outre pas une bonne nouvelle pour Alitalia, qui avait toujours pu compter sur Jean-Cyril Spinetta… La fusion entre les deux compagnies italiennes aurait pourtant du sens, selon des sources citées par le quotidien, en raison de la complémentarité de leurs réseaux et du fait que si Alitalia a trop d’avions, Meridiana n’en a pas assez.