Le premier avion long-courrier de la compagnie tunisienne livré en juin reste bloqué à l’aéroport international Tunis-Carthage. Il lui manque toujours l’autorisation d’exploitation délivrée par le ministère du Transport tunisien. Livré le 21 juin dernier, le premier A330-200 de Syphax Airlines ne peut toujours pas voler alors qu’il devait être déployé en ce mois de juillet sur les voyages du ramadan à la Mecque. Le ministère des Transports explique que « l'activité du transport aérien international est soumise à un ensemble de conditions techniques et juridiques, relatives à la sécurité, à l'exploitation et à la maintenance de l'avion, pour garantir qu'il soit en état de voler ». Or Syphax aurait présenté les documents incomplets contenant « plusieurs erreurs et des données contradictoires ». « Syphax Airlines n'a présenté ces manuels que partiellement et avec un grand retard malgré les correspondances adressées par le ministère du Transport pour parachever les procédures nécessaires à l'obtention de l' autorisation d'exploitation », continue le Ministère. Mais pour le PDG de Syphax Mohamed Frikha qui tire la sonnette d’alarme, l’immobilisation de son premier long-courrier est due non pas aux documents cités incomplets ou erronés mais à « la signature d'un contrat de maintenance avec Air France et non pas avec Tunisair » : « Air France qui compte 29 avions de ce type, s'est engagée à livrer à Syphax Airlines un avion de remplacement en cas d'incapacité de réparer une éventuelle panne : un engagement qui ne pourra pas être honoré par Tunisair ». Selon Mohamed Frikha, « chaque jour de retard dans l'entrée en activité de l'avion destiné aux vols longs courriers, coûte à la compagnie 50 000 dinars, alors que nous avons déjà enregistré 20 jours de retard ». Après les vols spécifiques vers la Mecque, l’A330 doit être déployé sur des vols européens, en attendant qu’elle obtienne d’ici fin 2013 les autorisations pour les vols long-courriers vers la Chine (Pékin) et le Canada (Montréal).