A la veille du comité d’entreprise d’Air France au cours duquel la seconde phase du plan de restructuration sera détaillée, le SPAF, deuxième syndicat majoritaire au sein des pilotes d’Air France, dresse dans un communiqué du 3 octobre un état des lieux  des premières annonces et revient sur le management de l’entreprise qu’il estime être à l’origine de ce « marasme ». Plan de départs volontaires et sureffectif des pilotes La direction d’Air France n’a pour l’instant annoncé que le chiffre global de 2800 départs volontaires précisant que ces derniers seraient peut-être ciblés. En revanche, le SPAF se refuse à confirmer le chiffre de 300 pour les pilotes, chiffre qui a pu circuler dans différents média mais qui ne correspond nullement à un sureffectif réel et structurel. De plus, il dénonce la stratégie de réforme selon laquelle le déplafonnement de l’âge de départ à la retraite de 60 à 65 ans combiné à la diminution de l’activité, du transfert d’activité vers des filiales ou des partenaires, créé artificiellement un sureffectif. Transform 2015 Ce plan de restructuration manque d’une véritable stratégie de développement et d’une stratégie commerciale audacieuse. Cela est le résultat d’un management vieillissant qui n’a pas su anticiper les menaces et le changement de modèle économique. Selon le SPAF, Air France souffre d’un manque de dynamisme et d’un sens de la créativité indispensable au monde de l’entreprise. De plus, Transform 2015 ne vise pas le redressement de la compagnie aérienne Air France, mais vise davantage l’augmentation de la rentabilité financière du groupe AF/KLM. L’externalisation de l’activité, la découpe en appartement en est la voie toute tracée. L’alliance conclue par Delta Airlines et Virgin entre LHR et les USA en est d’ailleurs un exemple criant. Lorsque Delta était au plus bas, Air France signait avec eux la joint-venture Atlantique Nord et transférait de l’activité à Delta qui s’est depuis renforcée sur le réseau AMN en reprenant les lignes de SEA, ORD, EWR d’Air France. Court et moyen-courrier / Cargo Sur le court et moyen-courrier, la compagnie envisagerait un transfert vers Transavia et une baisse de l’activité au départ d’Orly et des bases Province. Quant au cargo, ilpasserait  à 2 avions. Le SPAF défend la capacité d’Air France à rebondir sous plusieurs conditions : -    Qu’un renouvellement du management ait lieu (aller chercher les compétences à l’extérieur comme Rakesh Gangwall en 1994), -    Qu’une vraie réforme structurelle soit engagée, -   Que le périmètre d’activité d’Air France soit réellement développé en moyens propres. On ne gagne pas d’argent en réduisant le nombre d’avions, mais en vendant plus de billets et mieux, d’où l’importance de la stratégie de développement et commerciale, -  Que la branche « Loisir » Transavia soit développée avec une réelle synergie humaine. C’est à dire, entres autres, des Pilotes Air France pour compenser les effets de saisonnalité de l’activité loisir. Le SPAF attend désormais les nouvelles annonces mais estime que l’absence de dialogue, le non-respect des accords, la violation manifeste de la convention collective pilote sur les carrières - dernier événement en date-  rendent le contexte social avec les pilotes de plus en plus tendu et l’issue vers le conflit inévitable.