Direction et représentants du personnel ont entamé hier au sein du Comité central d’entreprise (CCE) leurs discussions concernant les 2 800 suppressions de postes supplémentaires que veut acter Air France dans le cadre du plan Transform 2015 bis. Les trois bases de province Marseille, Nice et Toulouse, seront touchées. Le premier tour de table a commencé par examiner les 1 826 suppressions de postes de personnel au sol et dans les escales sur les 2 800 prévues. La réorganisation affectera notamment les trois bases de province avec 188 suppressions de postes prévues à Marseille, 104 à Nice et 101 à Toulouse, indique la CGT d’Air France. Au total, avec Roissy Charles de Gaulle et les différentes escales de la compagnie aérienne française, ce seront de 600 à 700 suppressions de poste au sol, plus une centaine à Orly, 300 dans le département cargo et 100 supplémentaires dans les fonctions support. Frédéric Gagey, PDG du groupe Air France-KLM, espère pouvoir ainsi économiser 150 millions d'euros annuels auxquels il faut rajouter 60 millions d’euros supplémentaires via une meilleure organisation des différents services. La direction a aussi mis en avant le « contexte économique de stagnation voire de récession sur la France et une partie des pays européens », nécessitant pour Air France de poursuivre ses efforts en matière de maîtrise des salaires ainsi que des coûts et achats. D’autre part, les low cost continuent de rogner dans ses parts de marché notamment easyJet et sa capacité à attirer les voyageurs d’affaires. Enfin, l’offre TGV se fait de plus en plus concurrentielle avec des projets de développement sur la sur la Bretagne et le sud-ouest de la France. La CGT via Didier Fauverte crie au « dépeçage » de la compagnie estimant que cette annonce de 2 800 suppressions sonne le glas pour les base de province. Elle s’opposera donc à ce plan bis de Transform 2015. La CFDT demande une expertise sur le bien-fondé de ces mesures supplémentaires tandis que Sud Aérien dénonce la direction de « financer la croissance sur le dos des salariés » pour pouvoir redistribuer des dividendes dès 2014 aux actionnaires. Le syndicat national des pilotes de ligne SNPL Air France ALPA estime que le gouvernement doit impérativement accompagner les efforts de restructuration consentis par les salariés et pointe la montée en puissance de la filiale low cost  d’Air France transavia.com qui restera au seuil de 14 avions si aucun accord nouveau n’est signé avec les pilotes d’Air France. Selon les chiffres Air France, le sureffectif s'élève à environ 350 pilotes, 700 hôtesses et stewards et 1 700 à 1 800 personnels au sol. La plan Transform 2015 lancé en janvier de l’année dernière doit permettre d’économiser 2 milliards d’euros afin de ramener sa dette cumulée de 6,5 milliards d’euros à 4,5 milliards d’euros.