Alors qu’une troisième journée de recherches a commencé pour tenter de localiser le Boeing 777-200R de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, porté disparu samedi avec 239 personnes à bord, tous les scénarios sont envisagés pour tenter d’expliquer la catastrophe. Absolument rien ne permettra d’expliquer la disparition de l’avion malaisien tant que les débris n’auront pas été retrouvés, et surtout les enregistreurs de vol analysés. Les tentatives d’explication tournent comme d’habitude autour de deux grands axes : Le facteur humain : privilégiée ces dernières heures, la « piste terroriste » est étudiée suite à la découverte qu’au moins deux passagers (quatre selon certains médias) ont voyagé avec des passeports volés. De l’avis de nombreux experts de sécurité, cette pratique est aussi « relativement courante » chez les escrocs et criminels de tous bords ou les candidats à l’immigration clandestine, le trafic de passeport n’étant en rien une exclusivité du terrorisme. La disparition du vol MH370 ressemble sur certains points à celle du vol AF447 d’Air France entre Rio de Janeiro et Paris, de par l’absence d’appels de détresse émis par les pilotes trop occupés par leurs efforts à gérer la situation. La possibilité d’un demi-tour de l’avion, avancée hier, aurait également dû faire l’objet d’un signalement au contrôle aérien s’il avait été fait dans des conditions « normales ». L’incapacité du personnel suite à des émanations toxiques (feu à bord, matières dangereuses…) est également possible. Même si rien ne permet d’y croire à l’heure actuelle, l’éventuel suicide d’un des pilotes ne peut être complètement écartée : cette piste a été évoquée dans le cadre de l’enquête sur le crash d’un avion de LAM Mozambique Airlines en novembre 2013 (33 morts), mais aussi dans celle sur l’accident d’Egyptair en 1999 (217 morts). Enfin, peu plausible en raison de la zone concernée, la possibilité d'une destruction de l’avion par un missile (Korean Air en 1983, Iran Air en 1988) ne peut être complètement écartée non plus. Les problèmes techniques : Outre les éventuelles mauvaises réactions à une panne, similaires à celles du vol AF447, la possibilité d’une décompression explosive est étudiée. Elle aurait l’avantage d’expliquer l’absence de concentration de débris, ceux-ci étant éparpillés sur une large zone puisque l’avion volait à plus de 10 000 mètres. Une panne simultanée des deux réacteurs aurait été signalée par les pilotes. Autre piste, pour l’instant niée par Boeing, le problème de centrale inertielle déjà vécu en 2005 par un 777-200ER de Malaysia Airlines : un bug logiciel dans l’ADIRU (Air Data Inertial Reference Unit) avait entrainé un cabrage brutal de l’avion alors qu’il se trouvait à 10 000 mètres sous pilotage automatique. Les pilotes avaient pu maîtriser l’appareil et le vol s’était terminé avec quelques blessés légers (on notera qu’un Airbus A330-300 de Qantas avait subi un problème similaire). Rien ne permet à l’heure actuelle de privilégier une piste plutôt qu’une autre : l’enquête sera de toute façon longue et sujette à critiques.