Rêve ou réalité. La disparition du vol MH370 a pris une tournure sortie tout droit d’un film de James Bond quand le Premier ministre malaisien Najib Razak a indiqué samedi que les systèmes de transmission de données du Boeing 777 avaient été désactivés « délibérément » juste avant sa disparition des écrans radars de Boeing et son changement de trajectoire. Les enquêteurs fouillent désormais la vie des deux pilotes dont les domiciles ont été perquisitionnés. La police s’intéresserait plus particulièrement au profil (religieux et politique) du commandant de bord Zaharie Ahmad Shah, âgé de 53 ans, marié, trois enfants, travaillant pour Malaysia Airlines depuis 1981. L’homme est un as incontesté du triple Sept avec plus de 18 000 heures de vol sur cet appareil. Il possède même à son domicile un simulateur de vol qu'il a lui-même fabriqué. « C'était un geek de l'aviation […] Vous pouviez lui demander n'importe quoi et il venait vous aider tout de suite », a dit de lui un de ses confrères. La perquisition à son domicile aurait permis de trouver deux ordinateurs portables susceptibles d’avoir enregistré des données du simulateur de vol. Geek du 777 et bon voisin pour d’autres, un des collègues du commandant de bord l’auraient aussi qualifié d’obsédé de la politique. Le domicile du co-pilote Fariq Abdul Hamid, âgé de 27 ans, a lui aussi été perquisitionné samedi. Rappelons que pour les experts militaires, celui qui a désactivé le transpondeur ne pouvait qu’être un pilote très expérimenté. Si aucune piste de désintégration, de crash, voire de suicide du pilote, n'est abandonnée, la piste du détournement est aujourd'hui prise très au sérieux par les enquêteurs.