Pas de déclaration fracassante ou de nouvelle piste hier dans les recherches sur le Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, qui a disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord, mais un retour à la circonspection tout-à-fait bienvenu. Alors que débute ce mardi 18 mars le onzième jour de recherches pour tenter de localiser l’avion, quelques précisions ont été apportées par les autorités comme par la compagnie nationale malaisienne : contrairement à ce que laissaient entendre certains médias parlant d’une extinction du système de transmission ACARS avant le dernier message radio du copilote (« eh bien, bonne nuit » à 1h21), Malaysia Airlines a rappelé que le dernier message ACARS avait été émis à 1h07 et que le suivant devait l’être trente minutes plus tard (il n’a pas été reçu). Ce qui s’est passé pendant ce laps de temps reste inconnu, et nul ne peut affirmer si le système a été désactivé volontairement ou non. Autres précisions, les visites de la police chez le pilote et le copilote n’ont pas fait suite aux révélations de « ping » radar mais ont eu lieu dès le lendemain de la disparition de l’avion. En revanche le simulateur de vol retrouvé chez le pilote a bien été démonté par la police samedi dernier, pour être réassemblé et examiné dans leurs propres locaux. Une autre personne fait l’objet d’une attention particulière, un ingénieur aéronautique malaisien qui se trouvait à bord. La thèse du détournement sous une forme ou une autre (action extérieure, suicide…) n’est plus autant privilégiée que depuis ce weekend. Mais le New York Times citait hier des officiels américains selon lesquels le trajet emprunté par l’avion après sa disparition des écrans du contrôle aérien « a été entré manuellement dans le Flight Management System », et a donc été programmé plutôt que d’être la suite de réactions des pilotes. Des médias malaisiens ont avancé la thèse d’un vol à basse altitude du 777-200ER, technique bien connue des trafiquants de drogue pour échapper aux radars – mais qui entraine une consommation en carburant bien supérieure et contredirait donc la thèse des sept heures de vol après disparition. Côté recherches, la Chine a lancé ce matin des opérations sur son propre territoire, le long du « corridor nord » qu’aurait pu suivre le Boeing, et annoncé que ses enquêtes sur les passagers chinois du vol MH370 n’avaient trouvé aucun lien avec le terrorisme. L’Australie a annoncé hier qu’elle allait superviser les recherches dans le sud de l’Océan Indien. Les patrouilles maritimes de la Navy américaine vont être abandonnés au profit du déploiement d’avions de type P-3 Orion ou P-8 Poseidon, plus efficaces sur d’aussi grandes surfaces : ils sont capables de survoler en 9 heures quelques 38 800 kilomètres carrés, et sont équipé de radars de surface perfectionnés. La Nouvelle-Zélande va déployer un P-3 et l’Australie quatre. Le Pakistan a déclaré ne pas avoir trouvé trace sur ses radars du vol MH370, le Kazakhstan a souligné la liste des pays qui auraient été survolés sir son territoire avait été atteint par l’avion (Chine, Inde…), et un officiel en Inde a souligné que les radars militaires dans les îles de la mer Andaman n’étaient activés « que selon les besoins », et donc auraient pu être éteints lors du passage du Boeing. Les Talibans en Afghanistan ont nié toute implication, même sils auraient « bien voulu en avoir les capacités ».