L’enquête sur la disparition le 8 mars 2014 du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines semble revenir vers la thèse d’une panne technique, alors que la zone de recherches couvre désormais une surface équivalente à l’Australie et que les rumeurs se multiplient sur la rétention d’information par les militaires de certains des 26 pays impliqués. Toujours pas la moindre preuve pour étayer les différentes thèses sur la disparition du vol MH370, alors qu’un douzième jour de recherches a débuté ce mercredi pour tenter de localiser l’appareil. Le désarroi des familles de victimes n’en est que plus sensible, des Chinois menaçant de se mettre en grève de la faim pour obliger les autorités malaisiennes à « cesser de cacher des informations » tandis qu’une Américaine annonçait sur les chaines de télévision anglo-saxonnes qu’elle était « persuadée que son fiancé est encore vivant et retenu en otage quelque part ». Acte volontaire des pilotes : la théorie du détournement ou du suicide de la part du commandant de bord ou du copilote semble de moins en moins crédible, des sources officielles américaines (anonymes bien sûr) expliquant au Los Angeles Times que rien de suspect n’avait été trouvé après les perquisitions à leur domicile. Pas d’indice dans les courriels ou leur vie personnelle (le copilote préparait son mariage), rien d’extraordinaire dans les données du simulateur de vol du pilote (en particulier sur des manœuvres qui l’éloigneraient de la route de Pékin ; les 5 pistes étudiées seraient Malé aux Maldives, la base américaine de Diego Garcia et trois aéroports en Inde et au Sri Lanka selon un journal malaisien). Et les conversations entre l’équipage du vol MH370 et la tour de contrôle auraient été « amicales, professionnelles et routinières », rien ne laissant penser à des problèmes imminents. La théorie du détournement par une tierce personne ou par des voies électroniques reste cependant toujours examinée, précise le LA Times. Echo radar en Thaïlande : le chef de l’armée de l’air thaïlandaise a déclaré au journal The Nation qu’un radar militaire dans le sud du pays avait détecté « un avion non identifié ayant changé de cap et survolant Butterworth », à l’ouest donc de la dernière position connue du Boeing ; mais il précise que « rien ne permet d’affirmer qu’il s’agissait du vol MH370 », expliquant la transmission tardive de l’information aux autorités malaysiennes par le fait que « personne n’y avait prêté attention puisqu’il ne représentait pas une menace et n’était pas entré dans notre espace aérien ». La capacité des 26 pays impliqués désormais dans les recherches à partager leurs informations militaires est de plus en plus remise en cause, les relations entre plusieurs nations n’étant pas au beau fixe – et chacun redoutant de mettre en évidence d’éventuelles faiblesses de sa défense. La théorie Hélios Airways : le crash du 14 août 2005 (121 morts) pourrait fournir l’explication la plus plausible à la disparition du vol MH370, réconciliant l’absence de communication avec les pilotes et la possibilité d’un vol de plusieurs heures. Le 737-300 d’Hélios Airways avait décollé de Larnaca avec un problème non réglé de pressurisation, avait cessé de communiquer lors du passage entre les centres de contrôle aérien de Chypre et de Grèce, poursuivi sa route en pilote automatique jusqu’à Athènes et s’était écrasé à court de carburant malgré l’intervention d’un PNC. Des pilotes de F16 grecs ayant accompagné l’avion avaient aperçu le copilote et les passagers inertes, le commandant de bord semblant absent du cockpit et les masques à oxygène ayant été déployés.