Si l’on sait grâce au président américain Barak Obama que le B777-200 de Malaysia Airlines avec 298 personnes à bord a été abattu par un  missile sol-air, tiré depuis une zone contrôlée par les séparatistes pro-russes en Ukraine, chaque camp se renvoie toujours la balle sur le véritable auteur de ce tir dramatique. Les recherches en pleine zone de conflit s’annoncent semées d’embûches… Un accord sur la mise en place d’une zone de sécurité autour du site où s’est écrasé le B777-200 de Malaysia Airlines jeudi vers 15h20 a bien été signé, mais l’imbroglio dans cette zone de guerre continue. Dans l’attente de preuves irréfutables, qui pourraient par exemple provenir d’un débris du missile sol-air avec son numéro de série ou de l'analyse de traces d'explosifs, le camp ukrainien légaliste et celui des séparatistes pro-russes se renvoient toujours la responsabilité du tir du missile sol-air qui a abattu le vol MH17 avec 298 personnes à bord. Ainsi quand Kiev sous-entend que les séparatistes pro-russes sont les probables auteurs du tir, après qu’ils ont annoncé la destruction de deux avions militaires, un Antonov An-26 et un Sukhoi Su-25 appartenant aux forces ukrainiennes, les pro-russes sèment le trouble en accusant l’autre bord, le vol MH17 ayant été abattu par un avion de chasse des forces régulières ukrainiennes. Or, leurs explications ne convainquent pas toujours certains experts, qui rappellent que des missiles à moyenne portée sol-air Buk (de fabrication russe), capables d’abattre un avion commercial à 10 000 mètres d’altitude, sont récemment tombés entre les mains de rebelles. Ces rebelles avaient même posté sur le réseau social Twitter des photos de cette prise de guerre, devenue depuis une potentielle preuve à charge, alors que le chef rebelle jure ne pas posséder d'armes capables d'atteindre un avion à 33 000 pieds. Pour rajouter à ces discordes, Kiev accuse désormais les pro-russes de « chercher à détruire, avec le soutien de la Russie, les preuves de ce crime international ». De même, Kuala Lumpur crie à l’indignation via son ministre des Transports, Liow Tiong Lai, en déplacement sur le site du crash ce samedi  : « L'intégrité du site a été compromise, et il y a des indications montrant que des indices vitaux n'ont pas été préservés sur place. Des interférences sur la scène du crash risquent de fausser l'enquête elle-même. (...) Ne pas empêcher de telles interférences constituerait une trahison à l'égard des vies qui ont été anéanties.  Nous devons avoir un accès total au site et nous assurer que les indices sur le site de l'accident ne sont pas altérés. Le plus important maintenant est d'établir qui a abattu l'avion malaisien MH17. Nous réclamons justice. » Une zone de sécurité de 20 km autour du site près du village de Grabove dans la région de Donetsk, où s’accumulent nombre de débris du B777, a bien été négociée entre l’Ukraine, la Russie, l’OSCE et les séparatistes pro-russes afin que «  l’Ukraine puisse remplir l’objectif essentiel : (...) identifier les corps et les remettre aux familles ». Environ trente inspecteurs de l'OSCE sont d’ailleurs arrivés ce samedi après-midi sur le lieu du crash. Mais le travail ne va pas sans heurter les sensibilités des proches, notamment des Néerlandais qui constituent la nationalité comptant le plus de victimes (154), le ministre des Affaires étrangères néerlandais ayant déjà déclaré samedi que des ressortissants néerlandais étaient « furieux et choqués » que des corps sans vie « ne soient pas traités correctement ». Des enquêteurs d'Interpol et d'Europol ésont également attendus demain dimanche à Kiev. Les deux boîtes noires auraient aussi été retrouvées par les rebelles pro-russes qui affirment vouloir les remettre aux enquêteurs. Mais ce samedi, le conseil de sécurité ukrainien indiquait n’avoir « aucune information sur les boîtes noires », et  qu’aucune des deux ne lui avaient été remise. Malgré cela, il faut aussi souligner que  leur analyse, si elle confirmera une déflagration en plein vol, ne devrait pas permettre de savoir si le missile sol-air a bien été tiré par des Ukrainiens légalistes, des séparatistes pro-russes, ou encore par l'armée russe.