Publié le 1 juin 2024 à 00h03
Publié le 20 octobre 2014 à 08h30 par François Duclos
L’acquisition de la compagnie aérienne Aer Lingus par la low cost Ryanair aurait été le coup de grâce porté à la rivale easyJet, affirme son directeur financier sortant, qui estime d’autre part facilement atteignable l’objectif de transporter 112 millions de passagers par an en 2019.
Dans une longue interview accordée au quotidien Irish Independent, Howard Millar – qui quittera son poste en décembre – revient sur les trois tentatives sans succès de la spécialiste irlandaise du vol pas cher de s’emparer du transporteur national Aer Lingus. Lors du premier essai en 2006, « nous pensions que cela tuerait easyJet en nous donnant accès aux grands aéroports », explique-t-il, ajoutant qu’Aer Lingus faisait « beaucoup de bonnes choses » à l’époque alors qu’easyJet était en mauvaise situation financière. Ryanair détient environ 30% du capital d’Aer Lingus, mais devrait être forcé de s’en séparer par les autorités de la concurrence.
EasyJet s’est redressée depuis le début des années 2010 (Howard Millar ne tarit pas d’éloges à propos de la PDG Carolyn McCall), et plutôt que d’éliminer la concurrence, Ryanair a décidé de l’imiter. Elle a commencé à transférer ses activités vers les grands aéroports des capitales, et surtout changer son image avec une approche « plus douce, plus câline, plus amicale » dont le dirigeant ne doute pas du succès. Il reconnait d’ailleurs que la direction Ryanair a été « beaucoup trop loin » et a été « trop agressive » dans les règles imposées aux passagers, en particulier sur le taxes bagage et le coût d’impression des cartes d’embarquement. Alors que dans le même temps et sur le même terrain low cost, la rivale britannique voyait son coefficient d’occupation grimper en même temps que ses tarifs moyens.
Côté trafic, Ryanair n’aura aucun problème à atteindre ses objectifs de 112 millions de passagers par an en mars 2019 (et 150 en 2024), contre 81 millions l’année dernière. « Facile à atteindre », affirme Howard Millar, avec les 380 avions commandés depuis 2013. La dernière année financière a vu la low cost afficher un profit de 523 millions d’euros pour des revenus supérieurs à 5 milliards d’euros. Et il avoue finalement avoir rêvé de prendre la tête de la low cost (« si Michael O’Leary était devenu président du conseil d’administration » par exemple), avant de s’apercevoir que cela ne sera pas le cas – et de décider que 22 ans chez Ryanair était assez.
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Erik de Nice a commenté :
20 octobre 2014 - 12 h 08 min
“Le coup de grâce porté à sa rivale Easy-Jet”
Ah ah ah ah….
Credos97 a commenté :
20 octobre 2014 - 12 h 16 min
Mouais … Ils gardent quand même – et garderons toujours – leur image détestable au près du grand public ..
RichieRSA a commenté :
20 octobre 2014 - 12 h 29 min
Ah… Ryan Air, decidement, ils me feront toujours rire !!!!! Easy Jet est certainement bcp plus intelligent, peut être pas plus grand (pour l’instant) mais sur le long terme, je pense qu’Easy Jet surpassera ce guignol
bencello a commenté :
20 octobre 2014 - 12 h 36 min
et si…. et si…
de la com à deux balles
Easyjet et Ryanair ont participé toutes les deux à la modification du paysage aéronautique. Chacune d’entre elles a besoin de l’autre dans leur course au leadership européen. Elles ont suffisamment à prendre à leur autres concurrentes pour éviter qu’aucune des deux ne “tue” l’autre
TIM a commenté :
20 octobre 2014 - 12 h 47 min
Comment, avec un bénéfice annuel de 530 millions d’euros, peut-on acheter 380 avions, dont 275 ferme il me semble?
Ben a commenté :
20 octobre 2014 - 13 h 25 min
Il existe deux réponses à votre question. Faisons simple et basique ^^
D’une part, le bénéfice est l’argent dégagé après impôts, et après avoir payé toutes les factures (dont celles des avions). Nous nous intéresserons donc plutôt aux 5 milliards de CA dans l’optique d’une commande.
D’autre part, un avion se paye à la livraison (même si on peut engager quelques liquidités à la commande également), les commandes étant étalées sur des années. De plus, la plupart des nouveaux avions serviront à remplacer des avions plus anciens, revendus en occasion à bon prix car Ryanair possède un bon turn-over de ses appareils et ne les garde pas trop longtemps afin qu’ils ne dépassent pas trop l’amortissement comptable.
RichieRSA a commenté :
20 octobre 2014 - 14 h 48 min
Je ne suis pas d’accord avec vous @Ben, la capacité d’investissement d’une entreprise se fait au travers du Gross Profit (EBITDA) et certainement pas a partir du CA, le point de Tim n’est donc pas tout a fait faux car la verite est entre les 2. Ce qui est sur c’est que Ryan Air passe très certainement soit via une société de leasing et/ou ligne de crédit bancaire.