La deuxième boite noire du vol IL267 de la compagnie aérienne Trigana Air Service, qui s’est écrasé dimanche en Indonésie, a été retrouvée hier. Les corps des 54 victimes ayant tous été transférés vers un hôpital pour identification, l’agence Basarnas a officiellement annoncé la fin des opérations de recherche. L’enquête sur les causes du crash peut désormais commencer. L’enregistreur des données de vol (FDR) de l’ATR 42-300 de la compagnie indonésienne a finalement été retrouvé le 20 août 2015, au lendemain de la récupération de l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR) qui est déjà arrivé à Jakarta. L’avion s’était écrasé dimanche par mauvais temps dans une zone montagneuse de la province de Papouasie pendant un vol entre l’aéroport de Jayapura-Sentani et Oksibil, causant la mort des 49 passagers et cinq membres d’équipage. Les équipes de secours avaient mis deux jours à atteindre le lieu de l’accident, et la plupart des corps ont dû être évacués à pied à travers la jungle. Le KNKT en charge de l’enquête technique a reçu jeudi le renfort de trois experts du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA), son équivalent français, et de quatre techniciens envoyés par l’avionneur ATR de France et de Singapour. Ils vont pouvoir examiner les deux boîtes noires pour établir la chronologie de l’accident. Si aucune possibilité n’est écartée a priori, la thèse des mauvaises conditions météo semble à ce jour la plus plausible. L’ATR 42-300 PK-YRN, construit en 1988, avait été acquis par Trigana Air Service en 2005. Fondée en 1991, la compagnie opère une flotte de 16 avions, dont sept ATR 42-300, trois 72-200 et sept Boeing 737 (versions 200, 300 et 400), plus trois 737-300F. Elle ne dessert que des routes intérieures. Elle a enregistré quatorze incidents sérieux et accidents depuis sa création, dont dix causant des dommages irréparables aux avions. Les corps des victimes, toutes indonésiennes, ont tous été rassemblés hier dans un hôpital de la capitale provinciale Jayapura, où les autopsies ont été confiées à cinq pathologistes, deux experts en recherche ADN et deux dentistes. Quatre victimes ont déjà été identifiées et remises à leurs familles : il s’agissait d’un étudiant, d’un enseignant, d’un employé de la poste et d’un secrétaire d’une agence de développement régional. Il s’agit du troisième accident mortel de l’aviation indonésienne en huit mois : en décembre 2014, un Airbus A320 de la low cost Indonesia AirAsia s’écrasait en mer, tuant les 162 personnes à bord, et le 30 juin dernier un C-130 Hercules de l’armée de l’air indonésienne s’écrasait près de Medan, faisant 142 victimes dont 22 au sol. La plupart des compagnies aériennes indonésiennes, dont TAS, figurent depuis 2007 sur la liste noire européenne, les exceptions étant Garuda Indonesia, Airfast Indonesia, Mandala Airlines, Ekspres Transportasi Antarbenua et Indonesia Air Asia. [caption id="attachment_148607" align="alignleft" width="600"]©YSSYguy ©YSSYguy[/caption]